Archives mensuelles : juin 2006

Pour contrer l’effet délétère du Temps…

Pour contrer l’effet délétère du Temps…

 

Au Québec, les mouvements sectaires ne font plus les manchettes. Triste constatation puisque cette province canadienne a été le théâtre d’un suicide collectif d’adeptes de l’Ordre du Temple Solaire. De plus, un couple et leur bébé (qui avait pris leur distance de la secte mais habitait dans une des maisons du mouvement templier au Québec) ont été assassinés par des croisés de l’Ordre en mission mortifère. Le sang versé a séché sous le soleil implacable de l’oubli.

C’est pour contrer l’œuvre délétère du temps que j’entreprend d’écrire ce journal. Ce dernier comportera des réflexions, des articles sur l’actualité sectaire, des conférences et même, parfois, de la poésie. Au gré de mes désirs, je me réserve le droit de parler de phénomènes qui ne sont pas directement liés aux mouvements sectaires. Car ces derniers prennent racines dans des considérations sociales, historiques, religieuses voir économiques et politiques.

Ma démarche anti-sectaire prend racine au cœur même de la Shoah. Grâce à un professeur d’histoire j’ai été placé très jeune devant la terrible réalité des camps d’extermination des nazis. Ces images ont suscité en moi, outre la révolte, bien des interrogations. Une des toute première question qui est venue me hanter fût celle-ci : Pourquoi ? Cette interrogation m’a ouvert les portes d’un univers, dont le cœur est composé d’un mélange de mal, de propagande, et de manipulation de masse, que le jeune homme timide et rêveur que j’étais ne soupçonnait même pas.

Deux années plus tard, un de mes amis est happé par le mouvement des Témoins de Jéhovah. En l’espace d’à peine six mois, il est devenu un adepte intolérant et zélé. Il voulait a tout pris me sortir des griffes de l’Église Catholique qu’il considérait comme la Babylone dont parle la Bible. Mon ami, voulant sauver mon âme, me parlait sans cesse de la fin du monde qui, selon lui, approchait à grand pas. À son image, je devais tout quitter séance tenante pour être fin prêt quand Harmaguédon, la terrible guerre qui doit opposer les forces du mal aux forces divines, se déclanchera marquant ainsi le début de la fin pour Satan, prince de ce monde. Après quelques mois marqués par une tension manifeste entre nous, j’ai forcé mon ami à choisir entre notre amitié ou les Témoins de Jéhovah. Comme il fallait s’y attendre, le mouvement jéhoviste a fait pencher la balance. Depuis je n’ai eu aucune nouvelle de lui.

Cette expérience, qui s’est déroulée il y a près de 25 ans, a été l’autre événement qui m’a conduit à devenir l’expert en mouvements sectaires que je suis. Dès le départ de mon ami, j’ai cherché à comprendre ce qui s’était passé dans sa tête pour qu’il se transforme ainsi en si peu de temps. À l’époque, Info-Secte (qui s’appelait Cult Project) existait depuis quelques mois mais j’en ignorais complètement l’existence. Mon apprentissage s’est fait grâce aux livres et aux articles qui furent publiés suite au suicide collectif des adeptes de Jim Jones. Ce suicide collectif, qui s’est déroulé en 1978, fit 912 morts en Guyane, essentiellement des noirs américains. À l’université, j’ai publié quelques articles sur certains mouvements sectaires. Au sortir de cette cité de l’univers, (sans autres papiers que des articles publiés dans deux journaux étudiants) je suis devenu collaborateur au journal L’Informateur Catholique. C’est à ce titre que j’ai rencontré Info-Secte. J’y ai œuvré de 1985 à 1993 en tant que recherchiste. À partir de 1993, ma carrière s’est déroulée en solo. En 1996 j’ai publié le livre Les sectes guide pour aider les victimes aux Éditions l’Essentiel.

À partir de 1986, les médias se sont emparés de mon expertise. Depuis lors, j’accorde régulièrement des entrevues. Toutefois, depuis l’an 2000, j’ai remarqué une nette baisse d’intérêt pour le phénomène sectaire dont la source vient d’un très curieux silence de ceux qui savent mais qui n’ont plus le courage de dévoiler ce que ces mouvements font, à quelques exceptions près, loin des regards et des médias. Voilà pourquoi j’ai eu l’idée de produire ce blogue.

J’espère qu’il sera à même d’intéresser ceux et celles qui aiment réfléchir sur les causes profondes du sectarisme dans notre société.

 
 
Yves Casgrain 

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Mouvement et pensée sectaire : Définition

Mouvement et pensée sectaire : Définition

 
Avant d’entreprendre plus avant ce blogue, il est bon de s’arrêter quelques minutes sur ce que j’entends par mouvement sectaire et pensée sectaire. Pour bien définir ces concepts, j’utilise la définition tiré d’un dépliant explicatif réalisé par l’organisme Info-Secte. La voici :

«La pensée sectaire est une manière de conceptualiser la réalité et la société en les divisant en deux blocs monolithiques (le blanc et le noir, les bons et les mauvais, les sauvés et les damnés). Dans ce concept il n’y a pas de place pour les zones grises. L’individu et le mouvement possédant ce genre de pensée se classent tout naturellement dans le camps des bons et des sauvés. Ce qui les amènent à rechercher des boucs-émissaires afin d’expliquer les problèmes vécus par eux ou par la société. Ce genre de pensée conduit inexorablement vers l’intolérance et l’intégrisme. La pensée sectaire est présente particulièrement dans des moments d’incertitudes et de crise personnelle, sociale ou économique.»

Yves Casgrain

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«Mon fils n’est pas un extraterrestre» !

«Mon fils n’est pas un extraterrestre» !

 

Ce cri du cœur ne vient pas d’un parent sous l’effet de l’alcool. Il sort tout droit de la mère de Raël, Mme Colette Vorilhon. C’est le magazine québécois Dernière Heure (édition du 18 juin 2005) qui fait sa manchette avec cette étonnante (détonante) révélation. Dans une entrevue qu’elle accorde au journaliste Victor Arnaud, elle affirme que le père de Claude Vorilhon alias Raël, est un juif du nom de Heimindinguer. Il travaillait, selon Mme Vorilhon, au sein d’une scierie alsacienne. Voilà qui porte un dur coup aux affirmations de Raël voulant que sa mère se soit fait enlever par des extraterrestres et inséminer artificiellement grâce à leur technologie de reproduction. Sa mère avance même qu’elle «se rappelle très bien comment il a été conçu…» Cependant, la mère de Claude Vorilhon révèle que lors de son accouchement elle a fait une hémorragie. Grâce à un pompier nommé Jésus, elle a survécu. Très curieusement, Raël affirme être le demi-frère de Jésus. Est-ce qu’il y a un psychanalyste sur ce blogue ?

Le reporter rapporte également les propos d’un ami, journaliste dans une radio locale en France, qui affirme que Claude Vorilhon lui a dit à la fin d’une entrevue : «Mais tu sais très bien que ce n’est pas vrai !». Autre révélation fracassante, celle de Christine, ex-femme de Raël. Elle déclare qu’au «début, [Claude Vorilhon] ne croyait pas ce qu’il disait. Mais il s’est pris à son propre jeu. Après sa dépression nerveuse, dans les années 80, il a choisi d’habiter entièrement son personnage. C’était une question de survie mentale pour lui. Finalement la reconnaissance sociale liée au nom de Raël a eu raison de l’anonyme Claude Vorilhon.» Sa tante Thérèse est également citée dans ce reportage pour le moins décapant. Elle déclare avec humour qu’elle se permet de traiter de «cornichon» sa sainteté Raël lorsque ce dernier va trop loin à son goût. «Quand il raconte, par exemple, que sa mère se serait fait faire un enfant par un extraterrestre…Je connais ma sœur, les petits hommes verts, ce n’est pas trop son genre…».

Claude Vorilhon serait-il un menteur ? Ses adeptes ont-ils été trompés par un faux prophète à la langue bien pendue ? Raël est-il un personnage inventé par Claude Vorilhon ? A-t-il réussi à tromper les chercheurs de la Vérité ? Si oui, Claude Vorilhon doit immédiatement cesser sa mascarade et prouver d’une manière scientifique qu’il est bien le demi-frère de Jésus et qu’il a fait un voyage dans une soucoupe volante vers la planète des petits hommes verts…

Yves Casgrain

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Polygames de tous les pays unissez-vous…au Canada !

Polygames de tous les pays unissez-vous…au Canada !

 

Depuis près de soixante ans une secte prônant la polygamie a élu domicile en Colombie-Britannique. À la vue des autorités policières et gouvernementales, la Fundamentalist Church of Jesus Christ of Latter Day Saints (L’Église fondamentaliste de Jésus Christ des Derniers Saints Jours), groupe schismatique issu des Mormons, a progressé sans être inquiété par personne malgré le fait que la bigamie soit interdite par la loi canadienne. Un des arguments avancés pour tenter d’expliquer l’attitude, pour le moins très lâche, des autorités canadiennes dans ce dossier, concerne la constitution de notre pays. Selon certains experts, il est possible que cette loi soit jugée anticonstitutionnelle, si elle est contestée par la secte. Pourquoi ? Elle pourrait violer la liberté religieuse… Nous y voilà…encore !

Des écoles subventionnées

Non seulement les autorités ont attendu une éternité avant de réagir devant une secte illégale mais elles n’ont guère été préoccupées par la présence d’enfants qui subissaient en silence, et subissent encore, cette pratique d’un autre âge. En effet, selon les multiples témoignages qui fusent de partout, des adolescentes de quatorze ans sont forcées de marier des hommes deux fois, voir trois fois plus âgés qu’elles. Certes la loi canadienne autorise les adultes à avoir des relations sexuelles avec des mineures de cet âge mais ceux-ci ne doivent pas exercer une forme d’autorité. Or, plusieurs hommes de la secte occupent des postes importants dans la hiérarchie. Pire encore, certains d’entre-eux sont professeurs dans les écoles de la secte. Cela ne semble pas avoir pesé bien lourd dans la conscience des autorités…

En parlant de ces écoles, ces dernières sont subventionnées par le gouvernement de la Colombie-Britannique !!! C’est un véritable scandale !

Une Commission royale d’enquête

D’autant plus que depuis quelques temps des allégations de mauvais traitements envers les enfants se font jour. Si ces dernières s’avèrent justifiées, nous nous retrouverons devant un gouvernement qui a cautionné, en fermant les yeux, des actes criminels de peur que la loi sur la polygamie soit jugée inconstitutionnelle par la cour. Advenant que les responsables de la secte soient reconnus coupables, il serait plus que juste que les victimes poursuivent le gouvernement de cette province pour manquement grave à son devoir.

Devant toute cette histoire, qui illustre parfaitement l’état actuel du dossier sectaire au Canada, on ne peut que souhaiter que le gouvernement fédéral ne mandate une Commission royale d’enquête sur le phénomène des sectes au Canada. Non point pour interdire l’existence des mouvements religieux marginaux, mais pour cerner les pouvoirs des autorités lorsque les droits fondamentaux des adeptes, surtout des enfants, sont violés au nom des lois spirituelles édictées par la secte. Cette Commission royale d’enquête serait également une bonne occasion de saisir toute l’importance de la souffrance engendrée par ce genre de mouvements pour qui le message a plus de prix que les membres qui y adhèrent de bonne foi.

Yves Casgrain

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Exterminez-les !

Exterminez-les !

 

«Une autre chose qu’on peut appeler « ne pas se laisser envahir » dans le pays, vous connaissez des gens qu’on appelle « Inyenzi » (Cancrelats), ne les appelez plus « Inkotanyi » (combattants tenaces), car ce sont tout à fait des « Inyenzi ». Ces gens appelés Inyenzi ce [sic] sont mis en route pour nous attaquer.»

(…)

«Pourquoi n’arrête-t-on pas ces parents (Tutsi du Rwanda) qui ont envoyé leurs enfants et pourquoi ne les extermine-t-on pas? Pourquoi n’arrête-t-on pas ceux qui les amènent et pourquoi ne les extermine-t-on pas tous? Attendons-nous que ce soit réellement eux qui viennent nous exterminer?

(…)

Je voudrais vous dire que maintenant nous demandons que ces gens-là soient mis sur une liste et qu’ils soient traduits en justice pour qu’ils soient jugés en notre présence. Au cas où il arriverait qu’ils (les juges) refusent, il est écrit dans la constitution que « ubutabera bubera abaturage ». En français, cela veut dire que « LA JUSTICE EST RENDUE AU NOM DU PEUPLE ». Au cas où donc la justice n’est plus au service du peuple, comme cela est écrit dans notre constitution que nous avons votée nous-mêmes, c’est dire qu’à ce moment, nous autres composantes de la population au service de laquelle elle devrait se mettre, nous devons le faire nous-mêmes en exterminant cette canaille.»

Ces paroles ont été prononcées en 1992 par M. Léon Mugesera, un Hutu occupant un poste au sein d’un parti politique radical en lutte contre les Tusti. M. Mugesera s’est adressé à la Cour Suprême du Canada afin de faire renverser un jugement antérieur rendu par la Section d’appel de l’immigration de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (SAI) qui ordonnait son retour au Rwanda en raison de ce discours incitant les auditeurs à tuer les Tutsi.

Selon la Cour Suprême du Canada, «les conclusions de fait de la SAI étayent la conclusion que, considéré objectivement, le message véhiculé par le discours de [M. Léon Mugesera] était de nature à inciter au meurtre et avait ce but, même si aucun meurtre n’a été commis. [M. Léon Mugesera] a expliqué à son auditoire, en des termes extrêmement violents, qu’il devait choisir entre exterminer les Tutsi, leurs complices et les opposants politiques ou être exterminé par eux. Il a prononcé le discours de manière délibérée et a voulu que la perpétration de meurtres en résulte. Vu le contexte — les massacres ethniques alors en cours —, [M. Léon Mugesera] savait que son discours serait interprété comme une incitation au meurtre.»

Dans son jugement, sans appel, la Cour Suprême déclare que «dans la présente affaire, l’allégation d’incitation à la haine était fondée. L’analyse du discours par la SAI permet d’inférer que [Léon Mugesera] visait les Tutsi et incitait à la haine et à la violence contre eux. La virulence de ses propos et les renvois non équivoques aux massacres ethniques antérieurs ont rendu encore plus précaire la situation des Tutsi au Rwanda au début des années 1990.»

M. Léon Mugesera doit donc retourner dans son pays pour y être jugé.

En nous basant sur le jugement de la Cour Suprême du Canada, nous pouvons affirmer que M. Léon Mugesera représente un exemple du sectarisme politique à son extrême, celui qui traite ses opposants comme des sous-hommes méritant seulement d’être exterminés.

Le sectarisme n’est pas propre aux sectes. Les religions traditionnelles, les mouvements politiques voir les simples citoyens peuvent en être affectés.

Dans notre lutte contre le sectarisme il faut toujours être attentifs à ne pas franchir cette mince ligne rouge qui sépare la légitime dénonciation des faits de la chasse aux sorcières…

 
Yves Casgrain

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Les catholiques devant les sectes, le Nouvel Âge et les Nouvelles Religions -Dernière partie

Les catholiques devant les sectes, le Nouvel Âge et les Nouvelles Religions -Dernière partie

Texte : Yves Casgrain

Conférence prononcée à Granby, le 29 novembre 1998 

 

Le channeling est une des portes d’entrées du Nouvel Âge. Nous avons vu qu’elles sont nombreuses les voies d’accès à cette idéologie qui prend racine dans plusieurs traditions. Une des portes les plus accessibles et qui mène tout droit au Nouvel-Âge est sans nul doute le livre. Une quantité phénoménale de bouquins sont publiés chaque années au Québec et dans le monde. Selon Michel Côté, spécialiste catholique du Nouvel Âge, au Québec seulement, quatre éditeurs ont à leur crédit près de 350 titres et produisent plus de 50 nouveautés par an. La clientèle des librairies du Nouvel Âge, constituées autrefois de marginaux, présente aujourd’hui le même profil que la population générale.» [v] 

        Trois des livres qui ont eu un très grand succès de librairie ces dernières années sont La prophétie des Andes, La dixième révélation et Les leçons de vie de la prophétie des Andes. Au Québec, en 1996, 100,000 copies du livre La prophétie des Andes avaient trouvé preneur… Le même livre s’est vendu dans le monde à plus de cinq millions d’exemplaires…[vi] 

        Que nous raconte ce livre ? Et bien ma foi beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses…déjà vues. Pour être plus précis, La prophétie des Andes, est d’abord un roman spirituel qui raconte l’histoire d’un homme à la recherche d’un manuscrit perdu qui contient des révélations d’une telle importance qu’elles risquent de changer le cours de l’histoire de l’humanité et de sa conception de l’univers. Le héros doit lutter contre des forces obscures, dont l’Église catholique (encore!!), qui ne veulent surtout pas que le peuple ait connaissance de ces révélations extraordinaires. Voilà pour le roman. 

        Cette histoire a suscité un tel engouement, que des lecteurs ont manifesté le désir de se réunir pour méditer et approfondir la fameuse prophétie des Andes. C’est alors que l’auteur, James Redfield, publia Les leçons de la Prophétie des Andes, guide d’animation pour les groupes qui veulent méditer ces enseignements. C’est dans ce livre que nous trouvons la véritable motivation de l’auteur et du même coup des lecteurs qui se réunissent autour des révélations. 

        En effet, dans ce guide d’animation, nous retrouvons l’ensemble des thèmes majeurs du Nouvel Âge, dont les vies antérieures, l’énergie divine et un discours anti-religieux. L’auteur écrit ces lignes révélatrices de son état d’esprit à l’égard des religions chrétiennes : 

«Toutes les religions parlent de la perception d’un Dieu intérieur, perception qui nous comble et nous élève au-dessus de nous-même. Les religions se sont dénaturées quand leurs chefs ont été chargés d’expliquer la volonté de Dieu au peuple au lieu d’aider chacun à découvrir en soi-même le chemin qui y mène (en italique dans le texte). La neuvième révélation prédit qu’un jour un individu arrivera à se relier à la source d’énergie de Dieu et qu’il deviendra l’exemple durable de la possibilité de ce lien. Jésus était un personnage de ce genre ; en s’ouvrant à l’énergie il est devenu si léger qu’il pouvait marcher sur l’eau. Il a transcendé la mort et a sans doute été le premier à élargir le monde physique aux dimensions du monde spirituel. Nous pouvons nous relier à la même source (en italique dans le texte) et suivre la même voie. (…) Atteindre le paradis sur la Terre (élever nos vibrations) est le but de l’existence et de l’histoire humaine.» [vii] 

        Une des animatrices des soirées de discussions portant sur La prophétie des Andes, Mme Francine Boisvert, a déclaré dans une entrevue au quotidien La Presse que ce que contient le livre «ce sont des messages qui ont été longtemps véhiculés par des prophètes comme Jésus, Bouddha, Krishna, mais ces messages, qui se résumaient principalement à l’amour, étaient trop codés.» [viii] 

        Comme quoi un simple roman peut cacher tout un discours à des années lumières de la pensée de l’Église catholique et de son magistère…. 

Le catholique devant les nouvelles idoles : 

Un nouveau prophète au quotidien 

        Devant le nouvel engouement de nos contemporains face aux idoles habillés à la nouvelle mode, les catholiques auraient avantage à se tourner vers les prophètes bibliques afin de modeler leur comportement. Ces hommes et ces femmes de Dieu s’élevaient contre toutes les idoles de leur temps ; le pouvoir et les faux dieux. Eux aussi ont connu le défi de maintenir intacte les commandements de Dieu, du seul vrai Dieu, face aux assauts maintes fois répétés des religions créées par l’être humain. Les prophètes bibliques n’ont pas eu peur d’affronter l’opinion publique et même de s’en prendre aux détenteurs du pouvoir religieux et politique de leur temps. 

        Outre les prophètes bibliques, nous pouvons nous référer à l’Ancien et au Nouveau Testament qui contiennent tous deux La Parole Divine. Aujourd’hui, la Parole de Dieu se fait entendre également à travers les écrits du pape Jean-Paul II. Ces références sont des armes efficaces contre les idoles et leurs fausses doctrines. 

**

        Nous avons vu que les sectes s’attaquent à la famille. Le cas de Mme Drolet qui ne pouvait assister au mariage de sa fille parce qu’elle avait été exclue des témoins de Jéhovah pour avoir préféré soigner son père malade plutôt que de se rendre aux réunions bibliques, en dit très long sur cette tendance au sein des mouvements sectaires. Devant ce fait, il est bon de se rappeler les propos tenus par Jean-Paul II dans sa Lettre aux familles à propos du quatrième commandement de la Loi de Moïse : 

«Honore ton père et ta mère», parce qu’ils sont pour toi, en un sens, les représentants du Seigneur, ceux qui t’ont donné la vie, qui t’ont introduit dans l’existence humaine (…). Après Dieu, ils sont tes premiers bienfaiteurs. Si Dieu seul est bon, s’il est le Bien même, les parents participent de manière unique de cette bonté suprême. Par conséquent : honore tes parents ! Il y a là une certaine analogie avec le culte dû à Dieu.» [ix] 

        Lorsque les Témoins de Jéhovah viendront sonner à votre porte, soyez ferme dans vos convictions. Rappelez-vous que votre baptême vous a fait fils et filles de Dieu. Souvenez-vous que l’Église a été voulue et instituée par Dieu lui-même. L’Église est l’Épouse du Christ. La renier c’est renier le Christ ! 

        Dans la deuxième situation nous avons vu des personnes atteintes dans leur corps et dans leur psychisme. Ayant perdus confiance aux méthodes médicales reconnues, elles ont préféré s’en remettre à des médiums-guérisseurs. Lorsqu’une personne souffrante vient nous dire qu’elle vient de consulter un médium-guérisseur, il nous faut d’abord l’accueillir et écouter son témoignage. Ce qu’elle nous raconte c’est son désespoir. Par notre baptême nous avons reçu la grâce d’être des enfants de Dieu. Nous avons en nous l’Espérance des espérances : la résurrection des corps. 

        Certes devant la souffrance, nous sommes démunis. Bien souvent nous ne savons pas quoi dire. Dans un discours prononcé devant des handicapés, le pape Jean-Paul II a abordé l’aspect de la douleur et de la souffrance. Arrêtons-nous un instant sur ses paroles pleine de sagesse et d’espérance : 

«Par le baptême, vous participez aux fonctions sacerdotales, prophétique et royale de Notre Seigneur Jésus Christ : et vous êtes appelés à exercer un rôle dans l’édification du corps du Christ, L’Église, et dans l’instauration du Royaume de Dieu dans le monde. Cet appel personnel à la sainteté, ce service aimant des autres sont loin d’être exclus du quotidien de votre vie. Au contraire, l’acceptation patiente de vos handicaps et votre espérance radieuse devant les difficultés constituent par elles-mêmes une proclamation de l’Évangile, car elles rendent témoignage, en silence, au pouvoir salvifique de Dieu qui se manifeste dans votre vie.» [x] 

        À ces malades qui se désespèrent et qui mettent leur foi en un médium-guérisseur, racontez-leur cette histoire, si belle, si vraie, de ce guérisseur épris d’un amour si grand qu’il a donné sa vie pour nous sauver :

«Juste en sortant de la synagogue, ils allèrent avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André. Or la belle-mère de Simon était couchée, elle avait de la fièvre ; aussitôt on parle d’elle à Jésus. Il s’approcha et la fit lever en lui prenant la main ; la fièvre la quitta et elle se mit à les servir. Le soir venu, après les coucher du soleil, on se mit à lui amener tous les malades et les démoniaques. La ville entière était rassemblée à la porte. Il guérit de nombreux malades souffrant de maux de toute sortes et il chassa de nombreux démons ; ils ne laissait pas parler les démons, parce que ceux-ci le connaissaient.» [xi] 

        N’ayez pas peur de les amener devant notre Guérisseur, notre Seigneur Jésus Christ. Exposez leur le Saint Sacrement pour qu’il puisse les inonder de sa lumière vivifiante et apaisante. 

        Osez ! Dieu est plus fort que les médiums-guérisseurs ! Certes, il peut guérir les corps, mais bien souvent ce qui l’intéresse c’est la guérison de l’âme, sa conversion. Osez ! Les malades seront dans la joie ! 

        La troisième situation concernait les jeunes amener de force dans les sectes et ceux qui cherchent le Seigneur à l’intérieur de groupes dont l’enseignement est en complète contradiction avec son message. Que dire à ces enfants blessés ? Que dire à ces jeunes perdus dans cette société pleine d’idoles froides et figées ? 

D’abord cet épisode de la vie de Jésus qui démontre à quel point il aime les enfants, ses petits : 

«Des gens lui amenaient des enfants pour qu’il les touche, mais les disciples les rabrouèrent. En voyant cela, Jésus s’indigna et leur dit : «Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux. En vérité je vous le déclare, qui n’accueille le royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas.» Et il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.» [xii] 

S’adressant tout particulièrement aux jeunes le Pape Jean-Paul II a tenu ces propos dignes d’un prophète : 

«Chers enfants et jeunes gens, adressez-vous au Christ. Lorsque vous vous interrogez sur le mystère de votre vie, tournez-vous vers le Christ qui vous en livre le sens véritable. Lorsque vous vous interrogez sur votre rôle dans l’avenir du Canada et du monde, tournez-vous vers le Christ ; il vous fera découvrir le moyen d’accomplir ce dont vous êtes capables, en tant que citoyens canadiens et du monde. Lorsque vous vous interrogez sur la vie à venir, tournez-vous vers le Christ ; aimez-le, servez-le maintenant à travers votre prochain, pour pouvoir, un jour connaître la plénitude de la vie éternelle.» [xiii] 

        Faites savoir aux jeunes qu’il y a des faux maîtres qui peuvent le entraîner sur des chemins de mort. Offrez leur le seul Chemin, le Christ. Osez proclamer son Nom à ces jeunes qui le cherchent et qui ont soif de Lui. Ainsi ils n’iront plus s’abreuver aux sources corrompues des idoles sèches et arides. 

        La dernière situation à laquelle nous catholiques pouvons êtres confrontés à tout moment dans notre vie de foi est celle des pèlerins en quête de Vérité qui finissent par rencontrer les adeptes du Nouvel Âge, soit à travers les conférences, la télévision ou encore les livres. 

        Comme nous l’avons vu, le chanelling est une porte d’entrée sur ce Nouvel Âge. Le channeling est une méthode utilisée par un médium pour entrer en contact avec des entités invisibles mais bien vivantes. Ces entités prennent alors possession du corps du médium et ce dernier ce métamorphose complètement, y compris ces mimiques et sa voix. 

Que dit notre Dieu aux pèlerins perdus dans le Nouvel Âge ? : 

«Ainsi parle Yahvé, ton rédempteur, celui qui t’a modelé dès le sein maternel, qui a fait  toutes choses, qui seul ai déployé les cieux, affermi la terre, sans personne avec moi ; qui réduis à néant les signes des augures et fais délirer les devins, qui fais reculer les sages et tourne leur science en folie.» [xiv] 

Et encore… 

«Car ainsi larle Yahvé Sabaot, le Dieu d’Israël : ne vous laissez pas égarer par les prophètes qui sont parmi vous, ni par vos devins, n’écoutez par les songes que vous faites, car c’est pas le mensonge qu’il vous prophétisent en mon Nom. Je ne les ai pas envoyés – oracle de Yahvé.» [xv] 

        Une autre des caractéristiques du Nouvel Âge, et sans aucun doute la plus importante, est sa lute pour établir une nouvelle religion qui serait unique et universelle au détriment de l’Église Catholique. Or, le catéchisme de l’Église nous enseigne que l’Église est le corps du Christ : 

«Le Christ est la Tête du Corps qui est l’Église» (Col. 1,18). (…) Le Christ et l’Église, c’est donc le «Christ total» (…).» [xvi] 

Et encore… 

«La comparaison de l’Église avec le corps jette une lumière sur le lien intime entre l’Église et le Christ. Elle n’est pas seulement rassemblée autour de Lui ; elle est unifié en Lui, dans son Corps.»[xvii] 

Rejeter l’Église ou vouloir le faire, c’est donc rejeter le Christ ! Il faut choisir ; le Nouvel âge ou le Christ !

Conclusion 

        Devant les idoles, peu importe leur nom ; sectes, Nouvel Âge, nouvelles religions, nous avons Dieu. Osez proclamer son Nom ! À ceux qui le cherchent présenter leur l’Unique Chemin, l’Unique Vérité ! 

        N’ayez pas peur ! Soyez des prophètes ! Eux aussi se voyaient envahir par les idoles de toutes sortes. Eux aussi souffraient de constater que ces faux dieux faisaient des victimes autours d’eux. Pourtant, ils ont relever la tête et ont affronter les faux prophètes sur leur propre terrain. 

        J’ai déjà dit que les politiciens avaient du sang sur les mains parce qu’ils ne prennent pas leurs responsabilités dans le dossier des sectes. Si eux sont à blâmer, nous le sommes davantage puisque nous avons en nous la Vérité qui conduit à la Vie Éternelle. 

        Osez proclamer à ces jeunes qui cherchent, à ces personnes âgées qui se sentent inutiles, à ces personnes qui souffrent dans leur corps. Soyez pour eux la lumière, le guide qui les conduira vers l’Unique Source, Dieu. 

        Revêtez votre armure, comme le dit si bien Saint Paul. Combattez les idoles ! Convertissez les coeurs ! Vivez en fils et filles de Dieu ! Ainsi nous pourrons gagner la lutte contre les faux dieux ! Alors resplendira notre Seigneur devant lequel s’agenouilleront toutes les idoles ! 

Amen ! 


À propos de l’auteur 

Catholique, marié et beau-père de quatre enfants, Yves Casgrain est un spécialiste des sectes qui oeuvre dans ce domaine particulier depuis vingt ans. Il est l’ancien directeur de la recherche chez Info-Secte. 

Yves Casgrain est l’auteur du livre Les sectes ; Guide pour aider les victimes paru en 1996 aux Éditions L’Essentiel. 

Il est également l’auteur de nombreux rapports dont celui sur les risques de manipulation et de recrutement dans des sectes à Hydro-Québec et sur les thérapies alternatives présenté devant la commission parlementaire sur les thérapies alternatives en 1993. 

M. Casgrain prépare un livre sur les écoles publiques Waldorf dont la pédagogie est inspirée par l’Anthroposophie, mouvement ésotérique fondé par Rudolf Steiner. 

M. Yves Casgrain donne des conférences sur divers sujets dont les sectes, le Nouvel Âge et les nouvelles religions.


[i] Pierre Cayouette, «Des témoignages troublants. La loi des Témoins de Jéhovah : divine ou…inhumaine ? », Le Devoir, mardi 8 mars 1988, p. 3

[ii] C’est grâce à l’enquête du coroner  Yvon Naud que les faits qui ont conduit au suicide de cinq adeptes de l’Ordre du Temple Solaire résidant dans le village de Saint-Casimir ont pu être reconstitués avec précisions.

[iii] Fondation Médicale Agapè, Regards de foi catholique sur : La fascination de certains pouvoirs étranges, document interne, p. 12

[iv] PENDA, Au nom de l’Amour inconditionnel, Louise Courteau éditrice, 1993, 193 pages, p. 42.

[v] Michel Côté, «Le Nouvel Age, une utopie religieuse de fin de siècle», Mission Étrangère, avril 1995, p. 17

[vi] Stéphane Potvin, «Cent mille Québécois suivent James Redfield, le prophète des Andes, pourquoi ?», La Presse, 7 juillet 1996, p. B1.

[vii] James Redfield, Les leçons de vie de la prophétie des Andes, Éditions du Club Québécois de Loisirs inc, 1996, 277 pages, p. 242-243.

[viii] Stéphane Potvin, «Cent mille Québécois suivent James Redfield (…), opus cité.

[ix] Jean-Paul II, Lettre aux familles, Éditions Pauline, 1994, 110 pages, pp., 55-56.

[x] Jean-Paul II, «Réunion avec des personnes handicapés», Jean-Paul II au Canada, Éditions Paulines 1984, 287 pages, pp., 105-106.

[xi] Évangile selon Saint Marc, chapitre 1, versets 29 à 34, Traduction œcuménique de la Bible.

[xii] Évangile selon Saint Marc, chapitre 10, verset 13 à 16, Traduction œcuménique de la Bible.

[xiii] Jean-Paul II, «Rencontre avec des jeunes, des personnes âgées, des handicapées», Jean-Paul II au Canada, Éditions Pauline, 1984, 287 pages, pp. 238-239.

[xiv] Isaïe, chapitre 44, versets 24-25.

[xv] Jérémie, chapitre 29, versets 8-9.

[xvi] Catéchisme de l’Église Catholique, Éditions Mame/Plon, 1992, 800 pages, pp., 213-214.

[xvii] Ibidem, p. 212.

P.S. Ce texte a été publié sur le site : http://v.i.v.free.fr/pvkto/catholiques-devant-les-sectes.html

 

 

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Les catholiques devant les sectes, le Nouvel Âge et les Nouvelles Religions

Les catholiques devant les sectes, le Nouvel Âge et les Nouvelles Religions -Première partie

Texte : Yves Casgrain

Conférence prononcée à Granby, le 29 novembre 1998 

    Le 18 novembre 1978, il y a tout juste vingt ans, 913 adeptes du Temple du peuple, dont 200 enfants, furent forcés de se suicider en avalant une boisson composée de jus de fruit et de cyanure. Jim Jones, le gourou démoniaque à l’origine de cet acte barbare, avait fuit, quelques mois auparavant, les vives critiques venant d’anciens adeptes du Temple du Peuple et s’était réfugié dans la jungle guyanaise. Dans sa fuite, Jim Jones avait entraîné avec lui près d’un millier de ses adeptes. 

        Ce drame apocalyptique bouleversa la planète ! Dans de nombreux pays, les théologiens, les sociologues, les historiens tentèrent de trouver une explication logique à cet événement irrationnel. La réflexion et la recherche sur les nouvelles religions et sur les sectes venaient de prendre son essor. 

        Aujourd’hui, vingt ans plus tard, nous sommes obligés de constater l’échec des spécialistes. La montée des sectes, des nouvelles religions, et la popularité sans cesse croissante du Nouvel Âge prouvent que nous sommes devant un phénomène social et religieux qui a pris racine dans notre société matérialiste et individualiste. 

        Devant ces signes des temps négatifs, selon l’expression du Pape Jean-Paul II, comment les catholiques doivent-ils réagir afin de préserver l’Église des assauts de ces mouvements ? C’est à cette question que je voudrais répondre aujourd’hui. 

        Dans un premier temps, je présenterai quatre différentes situations devant lesquelles tout catholique peut être confronté un jour ou l’autre dans sa famille ou dans son ministère. La première concerne la famille, la deuxième, elle, touche tout particulièrement les personnes qui souffrent dans leur corps ou dans leur psychisme. La troisième situation abordera la question des jeunes. Je terminerai cette première partie de ma conférence par le Nouvel Âge qui, par son caractère multiforme, ressemble fort à un vaste supermarché. La deuxième partie de cette présentation tentera de dresser quelques pistes de réflexions qui aideront les catholiques à mieux cerner le problème que constitue l’avancée vertigineuse des sectes, des nouvelles religions et du Nouvel Âge. 

1ière situation 

Quand la famille est attaquée par une secte 

        La famille est une des premières cibles d’une secte. Elle élabore toute une stratégie afin de détruire le noyau familial. Le but recherché est d’anéantir les liens qui unissent le nouvel adepte avec sa famille. Lorsque plusieurs membres d’une même fratrie adhèrent au même mouvement, alors c’est toute la famille qui est déchirée. Le cas qui va suivre est une histoire vécue. Durant plusieurs années j’ai accompagné cette famille qui a subi les foudres des Témoins de Jéhovah, un mouvement qui est la cause de bien des crises familiales, voir de divorces.

        Montréal, le 7 mars 1988. Devant une horde de journaliste, Mme Drolet dénonce l’attitude intransigeante des responsables de l’organisation des Témoins de Jéhovah. Elle-même ancienne adepte des Témoins de Jéhovah, Mme Drolet a été exclue de ce mouvement parce qu’elle voulait faire passer le bien être de son père malade avant les réunions bibliques. Les anciens (noms attribué aux responsables) n’ont pas apprécié et ont obligé Mme Drolet à faire un choix : Les Témoins de Jéhovah ou son père. Elle a choisi son père… Son fils Marc est sorti en même temps qu’elle. Par contre sa fille n’a pas voulu se retirer. 

        Aux journalistes venus l’entendre raconter son histoire, Mme Drolet a confié qu’en raison de son exclusion elle ne pourrait pas assister au mariage de sa fille. Cette dernière devait marier un de ses coreligionnaires. Son témoignage a fait scandale. Les principaux journaux de la province ont reproduit ses propos. 

        D’une voix douce et calme, Mme Drolet a dénoncé cette situation :

«On m’a dit que les contacts avec ma fille seraient dorénavant limités. Je ne peux plus aller magasiner avec elle, je ne peux plus aller au restaurant avec elle. C’est un véritable rapt. Je ne peux plus voir ma fille depuis cinq mois. Les ravisseurs attendent mon pardon, mon retour dans la secte. Je me demande alors où est la liberté religieuse.» [i]  

        Pour justifier leur attitude, les anciens ont cité Saint Paul :

«Je vous ai écrit de ne pas avoir de relations avec un homme qui porte le nom de frère s’il est débauché, ou rapace ou idolâtre ou calomniateur ou ivrogne ou filou et même de ne pas manger avec un tel homme» (1 Cor. 5 :11).

        Or tout ce dont Mme Drolet s’était rendu coupable c’était d’avoir fait passer la santé de son père avant les réunions bibliques des Témoins de Jéhovah ! 

        Le fameux mariage eut lieu comme prévu le 19 mars 1988. Mme Drolet a quand même réussi à assister au mariage de sa fille au Palais de Justice. Toutefois, elle n’a pas été invitée aux noces… 

2ième situation 

Quand les sectes volent votre santé 

        Durant la période des fêtes, nous nous souhaitons tous de la santé et le Paradis à la fin de nos jours. Ce souhait est souvent prononcé sans trop de réflexion. Un peu comme un réflexe. Pourtant, la santé est un bien précieux qui nous rend la vie plus facile à gérer. Quand la maladie frappe, c’est tout un choc. Nous nous devons de réapprendre à vivre avec cet intrus qui vient d’envahir notre vie ! Le choc est d’autant plus grand quand, par malheur, il n’existe pas de remède pour guérir la maladie, seulement des médicaments pour soulager quelque peu la douleur. Ce fût le cas pour Mme Marie-Thérèse Paré de la région de Granby. Elle était diabétique, asthmatique et hypothyroïdienne. Pour obtenir une certaine qualité de vie, elle devait prendre de l’insuline, de la cortisone, du Ventolin et du Synthroïd. 

        Mme Marie-Thèrèse Parée a 37 ans lorsqu’elle fait la rencontre d’un médium-guérisseur, Mme Monique Forgues. Cette dernière se dit être en contact avec des esprits capables de guérir toutes les maladies. Cependant, Mme Forgues et son ami de coeur, Yves Bianci, médium-guérisseur comme elle, exige que leurs clients cessent de prendre leurs médicaments et de suivre les conseils de leur médecin. Monique Forgues et Yves Bianci sont à la tête d’un réseau de médiums-guérisseurs connu sous le nom de Médecins du Ciel.  

        Durant un an, Mme Paré rencontre régulièrement Mme Monique Forgues et suit religieusement ses conseils. Forgues lui enseigne que la maladie vient des émotions refoulés. Pour guérir parfaitement, il faut aussi se libérer de ses émotions négatives qui sont enfouies au fond d’elle. Alors Mme Marie-Thérèse fait le ménage à l’intérieur d’elle-même et se confie entièrement au médium-guérisseur. 

        Après un an de consultation assidue, Mme Paré est prête à abandonner ses médicaments afin d’atteindre la véritable guérison. Dans son journal intime, dont j’ai obtenu copie, Mme Paré relate son expérience : 

«Mardi le 19 juin 1990 : Je suis nerveuse (…) J’ai hâte que Monique [Forgues, n.d.a.] m’appelle. Je suis prête à faire un autre pas en avant. Mercredi, le 20 juin 1990 : Ce tremblement que je ressens lorsque j’étouffe, même si peu, c’est de la rage. Ce sont les émotions qui veulent sortir. Monique [Forgues] vient de me téléphoner. Je jette ma cortisone. J’ai peur mais je vais réussir. Il le faut pour avancer. Mon Dieu donner moi du courage.

 

Jeudi, le 21 juin 1990 : Je suis très nerveuse cela me donne mal au ventre et aux reins. J’essaie de me clamer en récitant ma «Prière de Sérénité». (…) J’ai l’impression que je me prépare à mourir.

 

Vendredi, le 22 juin 1990 : Je prends mes pompes aux deux heures. J’ai des sifflements. J’ai peur. J’ai encore un point au coeur, comme hier. Je ne suis pas capable de manger. J’avance tranquillement. Je diminue tout doucement mes pompes puisqu’elles seront inutiles lors de mon étouffement.

 

Samedi, le 23 juin 1990 : Pourquoi ais-je si mal ? Je crois qu’ils [les esprits, n.d.a.] m’ont traité la vessie mais je ne suis pas certaine. C’est dure la guérison, on souffre beaucoup. Je téléphone à Monique [Forgues]. C’est une très dure soirée de nettoyage [des émotions, n.d.a.]. À minuit, lorsque cela est terminé, je suis brisée.

 

Dimanche le 24 juin 1990 : Encore brisée ce matin, j’avance lentement dans mon calvaire.

 

Lundi, le 25 juin 1990 : Je scille ce matin. J’ai peur mais je veux.» 

        Dans la même journée, Marie-Thérèse Paré écrit : «J’ai terminé mon traitement de guérison et ils m’ont aidé [les entités] parce que mon taux de sucre était trop bas. Ils sont très bons, nous formons une bonne équipe.» 

Quatre jours plus tard Marie-Thérèse Parée est morte dans son lit… 

        Monique Forgues n’a jamais été inquiétée par la justice en rapport avec cette mort, même si le coroner Claude Paquin qui a enquêté sur sa mort demandait au gouvernement d’étudier la possibilité de la poursuivre devant les tribunaux. 

        Yves Bianci, autre responsable des Médecins du Ciel, a joué un rôle direct dans la mort d’un de ses clients. Dans une cassette audio, dont j’ai obtenue copie, la victime, appelons-la Maurice, raconte en détail son cheminement avec le médium-guérisseur Yves Bianci : 

«J’ai eu l’occasion de rencontrer Yves [Bianci]. À mon premier contact, je lui ai dit que cela faisait dix-huit ans que je le cherchais. Yves m’a répondu par la Loi de la justesse. (…) Il n’y a personne en retard et personne n’arrive avant son temps. (…) Il y a quelques jours j’ai eu mon dernier traitement [réaliser par les esprit, n.d.a] pour guérir mon problème cardiaque. Après le dernier traitement cela prend environ un an avant que l’assimilation complète ne se réalise. J’avais tendance moi aussi à faire de l’hypoglycémie. C’est complètement réglé ! Je peux manger ce que je veux, il n’y a pas de problème là ! Je suis immunisé contre les réactions physico-chimiques négatives ! Cela c’est quelque chose d’exceptionnel, d’extraordinaire ! Au début Yves Bianci m’a dit : «Manger ce que vus voulez et en quantité». Cela m’apparaissait un peu illogique, mais j’ai dit : «J’obéis, j’essaie !! Je suis tellement surpris des résultats obtenus.» 

        Quelques mois après avoir enregistré cette cassette audio, la victime fût retrouvée sans vie dans un wagon du métro à Montréal. Il est mort d’un arrêt cardiaque. «Il est mort guéri», comme l’a écrit Pierre Foglia, chroniqueur du journal La Presse. 

3ième situation 

Les jeunes : Des proies faciles pour les sectes 

        L’Ordre du Temple Solaire. À lui seul ce nom soulève bien des passions ! À trois reprises, en 1994, 1995 et 1997, des membres de cette secte templière se sont suicidés afin d’aller rejoindre l’étoile Sirius, sur laquelle est censée vivre des entités évoluées. Parmi les adeptes retrouvés sans vie, un certain nombre n’avait pas choisi de faire ce voyage dans une autre dimension. Il y avait des adultes mais aussi des enfants et des jeunes qui eux n’avaient pas demandé à mourir. Ces drames démontrent de manière troublante que les enfants et les adolescents sont des proies faciles pour les sectes. 

        En ce jeudi soir 20 mars 1997 à Saint-Casimir, les trois enfants de Didier Quèze et de Chantal Goupillot, membres de l’Ordre du Temple Solaire s’installèrent devant le téléviseur afin de visionner des films sur vidéocassettes. [ii] Mme Goupillot se lève et va leur préparer du jus. La mère le leur sert. Les enfants le boivent. Peu après le plus jeune se sent mal et fatigué. Il monte dans sa chambre pour aller dormir. Les deux autres enfants font de même quelques minutes plus tard. On croit que les trois jeunes auraient été drogués par leurs parents afin de les plonger dans un profond sommeil. Mais pourquoi Mme Chantal Goupillot et Didier Quèze voulaient-ils droguer leurs propres enfants ? Afin de rejoindre ses anciens coreligionnaires sur l’étoile Sirius! Les parents voulaient que leurs trois enfants fassent eux aussi parti du dernier voyage… 

        Cependant les choses n’allèrent pas comme les parents avaient planifié. Avec la grand-mère des enfants, Suzanne Druau, et un couple d’amis, Pauline Riou et Bruno Klaus, également membres de l’Ordre du Temple Solaire, Didier Quèze et Chantal Goupillot voulaient se suicider grâce à un système complexe composé de bonbonnes de propane, de bidons d’essence, de poêles et de deux rôtissoires. Pour des raisons techniques, expliquées par l’enquête du coroner, et certainement providentielles, le mécanisme n’a pas fonctionné lors de la première tentative. 

        Dans la nuit, un des enfants du couple se réveille et aperçoit cet étrange amas de ferrailles dans le salon, Il voit son père couché et endormi dans l’escalier. Manifestement, il a vomi. L’enfant descend au rez-de-chaussée et voit les autres adultes, tous endormis. Il réveille sa mère qui dit alors : «On a manqué notre coup, ça pas marché.» Les enfants arrêtèrent le gaz propane et ouvrirent les fenêtres. 

        Le lendemain, vendredi, c’est le calme après la tempête. Le soir, les enfants discutèrent avec les adultes. Didier Quèze dit à ses enfants qu’il va avoir une autre tentative de suicide. Il leur donne le choix de les suivre ou de rester derrière. Les enfants décidèrent de ne pas suivre les adultes. Ceux-ci jurèrent de respecter leur décision. Peu rassurés, les enfants veillèrent jusqu’à ce que le sommeil les force à retraiter dans leur chambre. Vers quatre heures du matin dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 mars, un des enfants se réveille et sent l’odeur caractéristique du propane et de l’essence. Il descend au salon et voit son père qui manipule le système qui devait les conduire ses parents, sa grand-mère et leurs amis vers Sirius. Il remarque sa grand-mère qui gît sur un sofa, la tête enveloppée d’un sac de plastique. Malgré la promesse faite à ses enfants, Didier Quèze et sa femme ainsi que les autres adultes avaient récidivé. Cette fois encore le système à flanché. Seule la grand-mère est morte. 

        Vers six heures du matin, les enfants et les adultes encore en vie discutèrent pour une dernière fois. Les enfants réitérèrent leur refus de participer au suicide collectif. Cette fois les adultes se résignèrent à laisser les enfants derrière eux. Après avoir consommé des somnifères, les enfants sortirent de la maison et allèrent dans l’atelier qui était situé près de la maison. Plus tard dans la journée, les enfants se réveillèrent et retournèrent à la maison pour constater qu’encore une fois le fameux système n’avait pas fonctionné. Cette foi, les enfants tentèrent de raisonner les adultes. Mais en vain. La grand-mère morte, ils ne voulaient pas avoir de problèmes avec la justice. Pour eux, la décision était irrévocable. À nouveau les enfants sortirent se réfugier dans l’atelier. La minuterie du funeste système était réglée pour 17h30. 

        À 17h30 ne voyant toujours les flammes qui devaient consumer leur maison, les enfants entrèrent de nouveau à la maison. Ils parlèrent à leur mère qui leur demanda un sac et des somnifères. Les enfants obéirent. Avant de quitter la maison, un des enfants mit le système en marche. Les autres récupérèrent quelques souvenirs. Enfin, ils quittèrent la maison. Une dizaine de minutes plus tard, soit vers 18h00 le samedi soir, les enfants constatèrent que le feu faisait rage à l’intérieur de la maison… 

Leurs parents ainsi que le couple amis sont morts dans l’incendie. Ils étaient en route pour Sirius… 

**

*

        Jacques (nom fictif) est un jeune étudiant au Cégep. Croyant, il participe à un groupe de prière animé par les Frères des Écoles Chrétiennes. Il écrit même de courtes réflexions dans un feuillet distribué au Cégep. Avant de faire la rencontre des Frères des Écoles Chrétiennes, Jacques avait fait la connaissance des Krishna. Il les fréquenta un certain temps avant de se tourner vers le catholicisme. 

        Durant un an, il échangea avec son nouveau groupe d’appartenance. En apparence, il semblait satisfait de son cheminement spirituel. Son amie de coeur fréquentait également un autre groupe animé par les Frères des Écoles Chrétiennes. Il s’était fait de nouveaux amis qu’il fréquentait en dehors de réunions de prière. Jésus faisait tranquillement sa place dans son coeur. 

        Cependant, un jour il annonça aux membres du groupe qu’il venait de rencontrer des chrétiens qui lisaient la Bible d’une manière extraordinaire. Sans plus de détails, il poursuivi la soirée de prière. La semaine suivante, Jacques s’absenta. Les autres semaines aussi.  Il venait de quitter l’Église Catholique pour aller rejoindre les Témoins de Jéhovah. 

        Dans les mois qui suivirent, son ami essaya de le convaincre de retourner au bercail. Sans succès. Pour Jacques, l’Église Catholique était Babylone la Grande des Saintes Écritures. Seuls les Témoins de Jéhovah étaient capables d’interpréter la Bible. Jacques s’inquiétait également pour le salut de son ami. Il était convaincu que la fin du monde allait survenir d’un moment à l’autre. Le temps pressait. Son ami devait convertir son coeur et quitter la Grande Prostituée que représentait à ses yeux l’Église Catholique. 

        A chacune de ses rencontres avec son ami, Jacques multipliait les tentatives pour le convertir. Ses pressions devenaient de plus en plus fortes. En vain. Son ami, catholique pratiquant n’avait aucunement l’envi de quitter le giron de l’Église Catholique. Devant la conviction de son ami, Jacques essaya une autre tactique : l’étude biblique. Cette fois, son ami se laissa convaincre. Toutefois, l’étude biblique tourna court. Son ami exigeait de lire le contexte des versets étudiés. À chaque occasion, la version donnée par Jacques était contredite par ce qui se trouvait avant ou après le verset étudié. Devant ce blocus, Jacques retraita. Quelques jours plus tard, son ami lui demanda de choisir entre leur amitié et les Témoins de Jéhovah. Jacques choisi les Témoins de Jéhovah… 

4ième situation 

Quand le Nouvel Âge brouille les cartes 

        Contrairement aux sectes, le Nouvel Âge n’est pas un groupe et ne possède pas de structure visible. En fait, le Nouvel Âge est une idéologie, une façon de voir et de concevoir la société et l’humanité. C’est donc un concept et non une organisation. Cette idéologie est maintenant présente dans l’ensemble de la société : l’éducation, la médecine, la science, la spiritualité, les arts, la musique, etc. Le Nouvel Age plonge ses racines dans plusieurs traditions dont l’ésotérisme et les traditions orientales. Mais le Nouvel Age s’inspire également des plusieurs autres sources comme les amérindiens, les Africains, le paganisme… Comme nous pouvons le constater, le Nouvel Age est vaste, vaste comme un supermarché. 

        Le Nouvel Age possède donc plusieurs portes d’entrées. Une des celle-ci est le channeling. L’expression vient du mot anglais channel qui veut dire canal en français. En fait le chanelling «est perçu comme l’entrée en communication d’un médium avec des entités (êtres) invisibles et conscientes.» [iii] Ces entités semblent prendre la place du véritable moi du médium de telle sorte que lorsque ce dernier parle, sa voix change. Même ses mimiques ne sont plus les mêmes. Le médium semble totalement disparu au profit de l’entité qui se sert de son corps comme d’un instrument pour entrer en communication avec ses interlocuteurs. 

        Dominico, membre d’une famille catholique non pratiquante, a été invité à assister à une séance de channeling. Dès les premières minutes, il est fasciné ! À travers le médium, une entité s’exprime. Elle se nomme Penda. Penda dit être l’esprit d’un roi d’Angleterre ayant vécu entre 577 et 655 de notre ère… 

        Comme des centaines de personnes avant lui, Dominico a sans doute posé des questions à ce Penda qui semble tout connaître de la vie, de la mort, des extraterrestres et même de la réincarnation. Pour savoir la pensée profonde de Penda, Dominico achète ses livres, ses cassettes et assiste de plus en plus souvent à ses représentations. Dominico ne peut plus vivre sans Penda. L’âme de Dominico est prisonnière de Penda. Bien sûr si quelqu’un lui fait remarquer son trop grand attachement aux enseignements de Penda et son manque d’esprit critique, il vous répondra, comme tous les autres adeptes de Penda, qu’il choisit ce qui fait son affaire dans les discours. En fait, pour Dominico, Penda possède la Vérité. Il est la Vérité ! 

        Bien sûr Penda en a contre les religions, surtout l’Église catholique qu’il accuse de séparer Dieu de l’homme. Arrêtons-nous sur un des ses discours révélateurs de sa haine envers l’Église catholique : 

«Depuis des années, l’Église a jeté aux oubliettes votre force en vous séparant de Dieu et ce, bien avant Jésus (…) Comment l’Église peut-elle se permettre de parler au nom de Dieu ? Comme l’Église peut-elle se permettre de vous dire « pêcheur » ? Comment l’Église peut-elle vous séparer de Dieu ? Et tout ceci au nom de Dieu ? Est-ce que ceci a du sens pour vous ? Ceci peut vous sembler cru à lire, mais c’est la vérité. (,,,) La première religion était la VIE, la vie que l’on vivait  intensément, comme des vrais Dieux, créateurs et divins. Tout ce qui est maintenant religion, dans le sens où vous le comprenez, sépare l’humain de Dieu, sépare l’humain de sa propre source, sépare l’humain de sa lumière. Car l’humanité devient esclave de tout ce que l’Église peut décider.» [iv] 

        La famille de Dominico s’inquiète… Ses frères et ses soeurs ne veulent pas qu’il les abandonne pour suivre une entité… Mais sa famille est seule et n’a pas vraiment beaucoup d’espoir. Dominico va-t-il comprendre qu’il vient de vendre sa liberté et qu’il est devenu esclave d’un esprit ?

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 P.S. Ce texte a été publié sur le site : http://v.i.v.free.fr/pvkto/catholiques-devant-les-sectes.html

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Le Monde selon Guylaine Lanctôt

Le Monde selon Guylaine Lanctôt

par Yves Casgrain

Extrait du Québec Sceptique no 34, page 40, été 1995

L’ouvrage de Guylaine Lanctôt soulève bien des interrogations… c’est le moins que l’on puisse dire. À la suite de sa lecture, notre collègue Yves Casgrain s’est entretenu durant plus d’une heure avec l’auteure de La Mafia médicale afin de valider un certain nombre d’impressions qui se dégagent de cet étonnant discours. Voici donc, en exclusivité, la vision du monde telle que relatée par l’auteure controversée.

Démêlés avec l’« establishment » médical

Yves Casgrain : Mme Guylaine Lanctôt, avez-vous espoir de gagner votre cause auprès du Collège des médecins?

Guylaine Lanctôt : Je me bats pour le principe, afin que la population ait accès à toute l’information concernant le domaine de la santé. Pour moi, c’est une question de liberté d’information. Le public a le droit de savoir et j’ai le devoir de l’informer. Cependant, la loi du Collège des médecins entre en conflit avec ma conscience. La loi du Collège stipule en effet que le médecin ne doit donner que l’information autorisée par les autorités.(1)

Y.C. : Les médecins qui se sont exprimés publiquement à propos de votre ouvrage vous reprochent le caractère non scientifique de vos affirmations. Comment réagissez-vous à ces critiques?

G.L. : Qu’est-ce que cela veut dire « non scientifique »?

Y.C. : Ces médecins affirment que vos propos ne sont pas prouvés.

G.L. : Écoutez, lorsque vous êtes en présence d’une mère dont l’enfant est en bonne santé à midi, mais convulse à deux heures, je crois que vous avez là une bonne preuve que mes propos sur les vaccins sont valides. Que voulez-vous de plus? Ensuite, il faut s’entendre sur la définition du mot « scientifique ». Savez-vous que deux études ont démontré qu’il y a de 80 à 90 % de la médecine dite scientifique qui n’ont aucune preuve scientifique?(2) Alors, lorsqu’on vient me dire que mes propos ne sont pas scientifiques, un instant!

Des preuves scientifiques? Y’en a pas!

Y.C. : Justement dans votre ouvrage, vous portez de graves accusations concernant la naissance du sida via les vaccins. C’est très grave comme accusation, non?

G.L. : Je n’ai rien inventé! Je rapporte ce qui a été dit. Je cite mes sources. Et puis, pourquoi l’aurais-je inventé?

Y.C. : Certes, vous citez vos sources, mais est-ce que ces dernières fournissent les preuves de leurs affirmations?

G.L. : Allez voir par vous-même! Vous prenez toujours pour acquis que ce qui vient de l’establishment est scientifiquement prouvé et que ce qui ne vient pas de l’establishment n’est pas prouvé. Or, c’est tout le contraire. Arrêtez de me parler de preuves scientifiques! Il y en a pas!

Toute cette histoire de preuves scientifiques a été montée par le rapport Flexner financé par Rockefeller en 1910. Le but de ce rapport était d’éliminer le bon sens en matière de santé pour le remplacer par des critères scientifiques, critères qui ne sont d’ailleurs respectés par personne. Par exemple, une de ces règles scientifiques stipule que pour affirmer qu’un agent (une bactérie, un virus) est responsable d’une maladie, il faut qu’à chaque fois que l’on est en sa présence on soit également en présence de la maladie et vice versa. C’est une règle fondamentale en biologie. Or il y a des gens qui sont séropositifs et qui n’ont pas le sida et il y a des gens qui ont le sida et qui sont séronégatifs! Voilà un bel exemple où une règle soi-disant fondamentale n’est pas respectée. On dit à tous ceux qui sont séropositifs : « Vous avez le sida ». Ensuite, on leur fait prendre de l’AZT qui les tue. Vous dites que cette façon de faire est scientifique?

Le grand complot de l’Ordre Mondial

Y.C. : A vous entendre, nous avons l’impression que vous êtes contre la médecine traditionnelle. Est-ce exact?

G.L. : Je ne suis pas contre quoi que ce soit. Je suis en faveur de l’information et du libre accès à l’ensemble des traitements. Actuellement cela n’est pas le cas. L’information est interdite et tous les traitements qui améliorent la santé sont interdits.

Prenez par exemple le projet de loi C-7 qui est passé en deuxième lecture. Ce bill va interdire une quantité de bons remèdes à base de plantes naturelles qui sont disponibles depuis des années. Vous pouvez continuer à être sceptique [rire] si vous le voulez. Le scepticisme, c’est la fermeture de l’esprit au bon sens. [[] Pour moi, le bon sens me dicte de réagir lorsqu’on se sert du code criminel pour interdire de bons remèdes.

Y.C. : Dans votre ouvrage, vous affirmez que nos gouvernements ne sont que des marionnettes dont les ficelles sont tirées par les financiers, l’Organisation mondiale de la santé et par Rockefeller. Sur quelles bases vous appuyez-vous pour faire de telles affirmations?

G.L. : Mes sources sont citées dans le livre(3). En plus de celles-là, il y en a une autre qui vient tout juste d’être publiée. Il s’agit d’un livre sur le Nouvel Ordre Mondial écrit par Robert O’Driscoll, professeur de l’Univer-sité de Toronto. Le Nouvel Ordre Mondial n’est ni plus ni moins que la constitution d’un gouvernement mondial qui a à sa tête l’Organisation des Nations Unies. Regardez par vous-même et vous constaterez que ce ne sont plus les États qui décident d’envoyer des troupes dans un pays, c’est l’ONU.

Alors, la question est de savoir qui contrôle l’ONU. Qui est derrière tout cela? Ce ne sont pas les gouvernements qui possèdent le contrôle. Eux, ce sont des marionnettes : ils reçoivent des ordres qu’ils exécutent. Et les ordres viennent des financiers.

Y.C. : Quand vous dites « les financiers », vous faites allusion à qui en particulier?

G.L. : Je ne cite jamais de nom. Ce qui compte, c’est de comprendre comment le système fonctionne. Ce sont des comités secrets qui gouvernent le monde. Vous avez, entre autres, la Commission Bilderberg et la Commission trilatérale qui est dirigée par David Rockefeller. C’est là que ce prennent les décisions. Pour savoir qui siège sur ces comités, vous n’avez qu’à consulter les listes qui sont régulièrement publiées.

Y.C. : Pour vous, il est clair que ce sont eux qui contrôlent non seulement notre santé mais également l’ensemble de notre vie?

G.L. : Ils contrôlent tout par le biais de leurs multinationales. Ils contrôlent l’information, la politique, la santé, la finance. Avez-vous idée pourquoi ils vont encore augmenter les taux d’intérêt? Il y a une petite reprise économique et on en profite pour dire que le risque d’une augmentation de l’inflation est élevé afin d’augmenter les taux d’intérêt et, ainsi, nous replonger dans une autre crise. Cela n’a pas de bon sens!

Nous retrouvons également la même situation insensée en matière de dette nationale. Vous-êtes vous déjà posé la question de savoir s’il y a une vraie dette au Canada? Savez-vous que seul un pays souverain a le droit de fabriquer de l’argent? Vous, si vous aviez une machine à fabriquer de l’argent dans votre cave, auriez-vous des dettes? Le Canada a le droit d’imprimer autant d’argent qu’il veut et il a une dette! Expliquez-moi cela?

Y.C. : Vous savez que vos thèses sont très populaires dans les milieux de l’extrême droite?

G.L. : [Rire] Vous pouvez mettre toutes les étiquettes que vous voulez. Ce ne sont pas mes thèses, c’est le bon sens… c’est ce que je vois! Mettez cela à droite, à gauche…, cela n’a pas d’importance. Quelles que soient les étiquettes, c’est toujours une minorité qui exploite une majorité.

Contester le Système au risque… de périr?

Y.C. : Lors de la conférence que vous avez prononcée le 29 mars dernier, vous avez affirmé que le titre de votre livre, La Mafia médicale, peut laisser croire qu’il s’agit d’une dénonciation alors que ce n’est pas le cas. Toutefois, nous ne pouvons nous empêcher de croire le contraire. D’où vient cette différence d’impression?

G.L. : Le but de mon ouvrage n’est pas de dénoncer, car il y a beaucoup de livres de ce genre sur le marché. Mon but est de faire comprendre à la population comment fonctionne le système afin qu’elle comprenne pourquoi nous en sommes rendus à ce stade… pourquoi cela coûte treize milliards de dollars canadiens et pourquoi le gouvernement ne fait rien. L’individu qui paye a le droit de savoir que sa santé est une marchandise qui est exploitée au maximum pour faire le plus de profit possible. Il a le droit de savoir! Les gens ont le choix de continuer de vivre dans ce système ou d’en sortir. Moi, je leur dis comment faire pour le quitter.

Donc mon livre ne dénonce pas. Il y a beaucoup d’ouvrages de ce genre sur le marché mais ils sont peu connus car les journalistes n’en parlent pas. Mon livre, je l’ai fait avec amour. Je n’ai aucune haine envers personne. Même envers les financiers mondiaux ces gens-là jouent au Monopoly mondial…

Vous savez, je ne m’attends pas à ce que l’on change le système parce que j’ai publié mon livre. Ce qui m’a amené tous les problèmes que vous savez. Encore heureux que je sois toujours en vie!

Y.C. : Vous craignez pour votre vie?

G.L. : Je n’ai pas peur. Je vous dis que cela m’étonne que je sois encore en vie. Je savais toutes les répercussions que la publication de mon livre allait engendrer. Je savais que l’insoumission au système entraîne la mort. Mais je devais informer le public de ce que je savais parce que c’est lui mon employeur. C’est mon choix et je l’assume.

La technique de la peur pour mieux contrôler
(Une technique appliquée par Lanctôt elle-même)

Y.C. : Lors de votre conférence, vous avez énoncé ce que vous appelez vous-mêmes une règle d’or;

À chaque fois que quelqu’un vous dira : « Je vais te protéger », fuyez à toutes jambes parce que la personne qui vous dit cela est justement celle qui a fait arriver le danger.

Que voulez-vous dire au juste?

G.L. : La protection, cela n’existe pas et c’est toujours utilisé pour nous soutirer des droits et pour faire des lois de contrôle. Ils font toujours la même chose. Premièrement, ils créent la terreur, deuxièmement, ils arrivent en sauveteurs et, troisièmement, ils deviennent contrôleurs. Les guerres, les émeutes sont toujours organisées par ceux qui veulent prendre le contrôle.

Prenez le cas d’Haïti. Aristide a été élu démocratiquement. Huit mois après, arrive une junte militaire payée par les financiers mondiaux. Après un an, un an et demi, le peuple n’en pouvant plus accueille les États-Unis en sauveteur. Maintenant, les États-Unis ont cédé leur place à l’ONU qui est le contrôleur. C’est la manière de conquérir un pays.

Ce qui est arrivé à Oka ne peut pas s’expliquer autrement. Nous avons des Autochtones pacifiques et pauvres qui, du jour au lendemain, sont devenus des guerriers meurtriers, fous furieux et armés jusqu’aux dents. Cela n’a pas de bon sens! Cela a été monté de toutes pièces! Et depuis lors, qu’est-ce qu’on voit? On voit des émissions de télévision qui nous montent contre les Mohawks. Ces émissions nous les présentent comme des fraudeurs, des profiteurs, des écoeurants qui ont des faveurs. On nous prépare une guerre civile!

Y.C. : Vous croyez que ce que l’on est en train de faire, c’est de préparer une guerre civile?

G.L. : Je ne crois rien. Je vous dis : regardons. Je ne suis pas une prophète. Je vous dis : regardons la télévision, regardons comment cela se passe. On l’a vu en Haïti… Là, c’est chez-nous que cela ce passe.

Y.C. : Et pourquoi prépare-t-on une guerre civile?

G.L. : C’est une très bonne question. Posons-nous la question. Mettez-vous dans la peau des gens qui contrôlent le monde. Veulent-ils de deux races « fatigantes » (les Autochtones, qui veulent toujours être eux-mêmes et garder leurs traditions, et les Québécois, qui veulent aussi être eux-mêmes et garder leurs traditions, leur langue et leur différence). Qu’est-ce que l’on fait avec « du monde » comme ça? On les fait se chicaner entre eux.

De plus, il y a un intérêt financier dans tout cela. Aujourd’hui, l’eau vaut de l’or. Il est donc important de conquérir le pays où se trouve l’eau. Le grand projet prévu depuis des années est de détourner les eaux de la Baie d’Hudson vers le Mississipi afin d’alimenter les Américains. C’était le grand rêve de Bourassa.

Quand vous mettez tous les morceaux du puzzle ensemble, tout cela commence à avoir du bon sens. Vous commencez à comprendre les politiques.

La vaccination pour contrôler le monde

Y.C. : Certaines personnes affirment que ce sont les Illuminatis qui contrôlent le monde. Qu’en pensez-vous?

G.L. : Je ne suis pas une spécialiste des Illuminatis. Ce que l’on m’a expliqué, c’est qu’ils ont créé le Nouvel Ordre Mondial. Mais l’important, c’est de savoir que les décisions ne sont pas prises à notre niveau, mais au niveau mondial. En sachant cela, on peut comprendre pourquoi la politique de santé est la même dans tous les pays…, pourquoi on intervient militairement dans un pays, mais qu’on s’abstient de le faire dans un autre…, pourquoi le gouvernement laisse se détériorer le système de santé…, pourquoi il y a des campagnes de vaccination multipliées à une vitesse vertigineuse, en particulier au Québec.

Y.C. : Avez-vous une explication à donner à propos des campagnes de vaccination?

G.L. : Les campagnes de vaccination, c’est toujours la même chose. On vaccine parce que cela rapporte de l’argent et ensuite parce que cela rend malade.

Y.C. : Vous dites qu’on rend délibérément malade toute une population. Vous rendez-vous compte de l’importance de ce que vous avancez?

G.L. : [Rire] Je vais vous dire une chose : j’aime autant le savoir que ne pas le savoir! À moins que vous vouliez continuer à vivre dans l’ignorance…, je n’ai pas d’objection! Je ne vous dis pas de le croire, je vous donne mes références. Vous pouvez toujours lire le Global Two Thousand Report qui stipule que de 2 à 3 milliards d’individus doivent disparaître par la faim, la maladie et la guerre d’ici la fin du siècle. Ce sont les programmes établis par les trilatéristes. Tout est écrit. Vous pouvez continuer à faire l’autruche. Je n’ai pas de problème avec cela. Je ne suis pas là pour vous convaincre. Vous me dites que cela est grave, je comprends que cela est grave! Cela m’énerve!

Y.C. : Dans votre ouvrage, vous suggérez de dire non aux cartes de crédit et de débit. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi?

G.L. : La carte de débit est la dernière étape avant la venue d’une société similaire à celle du roman de Georges Orwell, 1984, où les citoyens ne possèdent aucune vie privée et sont continuellement surveillés par l’État. Après les cartes de débit, les micropuces seront implantées sous la peau des individus, soit dans le front, soit dans la main. Les vétérinaires le font déjà avec les chiens; cela permet aux propriétaires de retrouver leur chien égaré. Tout cela se fera au nom de la protection. C’est toujours au nom de la protection qu’on nous numérote, qu’on nous marque, qu’on nous catalogue!

Les micropuces remplaceront l’argent qui aura disparu. Rien ne pourra s’acheter ni se vendre sans elles… Vous savez, la carte 666 qui est le signe de la Bête… tout cela est très connu. D’ailleurs, regardez : il n’y a pratiquement plus d’argent, car les gens utilisent beaucoup de cartes. Si vous voulez en savoir davantage, vous pouvez lire les ouvrages de Robert O’Driscoll. Vous allez tout avoir dans ces livres, ils sont les plus à point. Si vous n’êtes pas au courant de cela, les livres de O’Driscoll vont vous faire dresser les cheveux sur la tête!

La médecine traditionnelle n’a aucun sens mais la pensée crée…, foi de docteur!

Y.C. : Nous venons de voir vos convictions politiques, voyons maintenant vos théories en matière de santé personnelle. Vous dites qu’une personne malade est un dieu qui s’ignore. Est-ce que cela veut dire que nous pouvons nous auto-guérir?

G.L. : La seule guérison est au niveau de la conscience. Par exemple, j’ai un gros mal d’épaule. J’ai le choix de me faire injecter de la cortisone, de faire de la physiothérapie ou je peux aller en médecine douce où les thérapeutes vont me dire que mon mal d’épaule vient de tel ou tel organe qui ne fonctionne pas bien. En médecine douce, on va corriger cela sur le plan physique et organique. Ça améliore, mais le problème n’est toujours pas réglé. Je peux pousser plus loin et aller au niveau de l’âme. Là, je vais réaliser que mon mal d’épaule existe parce que j’ai un problème à résoudre dans ma vie, mais que je ne le règle pas. Et tant que je ne l’aurai pas réglé, j’aurai mal aux épaules…

Y.C. : Mme Lise Bourbeau affirme la même chose dans ses ouvrages(4). C’est la même approche, non?

G.L. : Oui. Bien que je n’aie pas lu ses livres, c’est un peu dans le même sens : écoute ton corps, il te donne l’information; la seule guérison est dans l’âme. La médecine douce améliore la situation. La médecine conventionnelle enlève les symptômes. Elle va dire: « Tu as mal à l’épaule, je vais t’enlever ton mal en te donnant de la cortisone ou des anti-inflammatoires. » Ce qui provoque des brûlement d’estomac ou des hémorragies, etc., etc. La médecine traditionnelle est une médecine d’aggravation. Elle aggrave l’état de santé. Donner de la cortisone, c’est « déconcrisser » le système digestif, entre autres choses, pour un mal d’épaule. Cela n’a aucun sens!

Si le feu est pris dans la maison, il faut faire appel aux pompiers. Ils vont tout mettre à l’envers, ils vont tout mouiller, mais ils vont sauver la maison. C’est une médecine d’urgence. La médecine conventionnelle n’a aucun sens.

Y.C. : Vous dites aussi que lorsqu’on s’assure contre le vol, le feu et les accidents, nous nous trouvons à les appeler. Que voulez-vous dire au juste?

G.L. : Ce que je veux dire, c’est que la pensée crée. Avant que quelque chose n’arrive, on le conçoit. Prenez l’exemple type de celui qui répète sans cesse « J’ai peur d’avoir le cancer. » Première chose que l’on sait, c’est qu’il a le cancer! Il a implanté en lui la pensée cancer, la pensée s’est matérialisée et il est mort. La pensée crée la réalité. Quand on pense maladie, quand on pense viol, quand on pense à tout ce qui est négatif, on le fait arriver. Cela n’a donc aucun sens d’assurer toutes ces choses-là. L’assurance-vie, c’est une assurance-mort!

Qu’est-ce qu’on peut faire pour pallier à cet état de choses? Eh bien, c’est faire comme dans les villages lorsque quelqu’un passe au feu : les villageois l’aident à se rebâtir. Pas besoin d’avoir une assurance pour cela!

Y.C. : Est-ce que vous êtes assurée?

G.L. : Oui, oui, mais j’ai très peu d’assurances. J’ai le strict minimum. Je n’ai pas d’assurance-maladie, je n’ai plus de carte…

Y.C. : Ah, vous n’avez plus d’assurance-maladie?

G.L. : Non. Je n’ai plus ma carte d’assurance-maladie. Ce n’est pas vrai que je vais la porter sur moi! La seule assurance que je possède, je crois bien que c’est l’assurance automobile.

Toutes les lois sont là pour enlever nos droits

Y.C. : Pour combattre la « mafia médicale », vous la création de « comités-santé » dans chaque quartier et vous invitez ces comités à retenir un certain montant de nos impôts. Cette proposition n’équivaut-elle pas à une forme de désobéissance civile?

G.L. : Toutes les lois sont là pour nous enlever nos droits. Effectivement, à partir du moment où on récupère nos droits, on obéit à notre conscience et non pas aux lois. C’est un choix fondamental. À qui obéit-on : à notre conscience ou aux autorités extérieures?

Je ne dis pas quoi faire; chacun fera le choix qu’il voudra. Alors, si on veut continuer d’avoir peur et d’obéir aux lois, c’est un choix. Ces lois-là vont à l’encontre de nos intérêts. Elles sont assurées par la force, c’est-à-dire la punition, l’emprisonnement ou la mort au besoin.

Demandons-nous toujours qui fait les lois? Personne ne se pose cette question. Les lois sont faites par les gouvernements et elles sont votées. Avez-vous déjà décidé? Le peuple n’a pas un mot à dire. Les lois sont réalisées par les privilégiés pour maintenir leurs privilèges. Ceci étant dit, il est évident que les lois viennent toujours à l’encontre du bien des individus. Il est important d’en prendre conscience.

Qu’est-ce qu’on fait devant cela? Ou bien on continue d’avoir peur et on continue d’obéir aux lois, ou bien on arrête d’avoir peur et on reprend en charge ce qui nous appartient, c’est-à-dire notre santé et le financement de celle-ci.

Alors, quelle est la façon d’y parvenir? Cela se réalise en deux étapes. La première consiste à prendre la décision de m’occuper de ma santé, ou de la confier entre les mains du Collège des médecins. Il s’agit simplement de reprendre ses droits. La deuxième étape se situe au niveau financier. Pour s’assurer que les contribuables ne disent mot, les autorités prennent notre argent dans nos poches par le biais de nos employeurs, par les impôts personnels. Et la façon pour nous de reprendre cela consiste ultimement à cesser de payer ses impôts. C’est évident!

Je vous souligne, en passant, que l’impôt fédéral est anticonstitutionnel. La constitution n’autorise que les provinces à lever des impôts. Les gouvernements baignent dans l’illégalité même! Le Fédéral n’a pas le droit, mais il se l’approprie. Alors, quand on sera tanné de cela, on arrêtera de payer l’impôt, c’est tout! Il n’y a pas cinquante façons! À ce moment-là, nous gérerons nos hôpitaux, nos écoles, notre région.

Quand cela se fera-t-il? Je ne le sais pas. Comment? Cela ne se fera pas tout seul. Cela se fera seulement lorsque les gens vont se regrouper en personnes souveraines. Car l’étape essentielle à franchir est la souveraineté individuelle. Il s’agit de reprendre son pouvoir intérieur. Il faut se demander qui est l’autorité suprême : est-ce moi ou une autre personne à l’extérieur de moi? C’est le choix qu’on a à faire aujourd’hui. Est-ce que je continue à reconnaître les autorités extérieures comme étant mes autorités?…

Merci de dire tout haut ce que nous pensons tout bas!

Y.C. : Vous faites des conférences partout à travers le Québec. Quel accueil réserve-t-on à vos propos et à votre livre? Que dit-on de votre livre?

G.L. : L’accueil du public est extraordinaire. Le public est absolument ravi! Le commentaire est toujours le même: « Merci de dire tout haut ce que nous pensons tout bas! » Et cela revient partout. Il est absolument ravi de comprendre comment marche le système et comment en sortir. Ce n’est pas le gouvernement qui va les aider. Ce n’est pas moi qui vais sortir les gens du système. C’est la souveraineté individuelle. Je ne deviendrai pas votre autorité! Non, non, non! Moi, je vais être mon autorité pour moi, Guylaine Lanctôt. Vous, vous allez faire votre choix : voulez-vous être votre propre autorité ou bien voulez-vous confier votre autorité à quelqu’un d’autre? Cette dernière alternative est correcte. Mais c’est le choix que vous devez faire aujourd’hui.

Y.C. : Guylaine Lanctôt, je vous remercie d’avoir accepté de répondre à mes questions.

G.L. : Ce fut un plaisir. Je suis là pour informer!

Notes

(1) L’article 2.02.04, alinéa A, du Code de déontologie des médecins stipule en effet que « Le médecin exposant des opinions médicales par la voie de quelque médium d’information que ce soit s’adressant au public doit informer la population des opinions généralement admises en médecine sur le sujet. » Par contre, les opinions politiques et économiques du Dr Lanctôt ne sont pas remises en question par le Collège des Médecins.

(2) Certaines sources autorisées dans le monde médical estiment que cette affirmation est complètement farfelue. On précise toutefois que la médecine est en continuelle évolution et qu’un traitement jugé efficace peut être remis en cause à la lumière de tests ultérieurs.

(3) Voir l’article précédent.

(4) Lire à ce sujet Écoute ton corps de Lise Bourbeau, fondatrice du Centre Écoute ton Corps. Pour Mme Bourbeau, la maladie a également une explication métaphysique. À titre d’exemple, mentionnons que pour elle, avoir la diarrhée « indique souvent le rejet, c’est-à-dire se rejeter soi-même ou avoir peur d’être rejeté par quelqu’un d’autre. » (p. 111)

 

P.S. Ce texte a été publié sur le site des Sceptiques du Québec : http://www.sceptiques.qc.ca/ressources/revue/articles/qs34p40

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Jugement contre « Plein Potentiel en Action»

Jugement contre « Plein Potentiel en Action » 

 
        Le 17 février 2005, l’honorable Raoul P. Barbe, juge à la cour des petites créances a rendu un jugement d’une extrême dureté à l’encontre du Centre Plein Potentiel en action dirigé par Madeleine Houle. En voici des extraits. Une exclusivité pour le site.

Les intertitres sont de moi.


Cour du Québec

«Division des petites créances»

No 500-32-076033-036

No 500-32-082526-049 

Date : 17 février 2005 

Sous la présidence de : L’Honorable Raoul P. Barbe

        Madeleine Houle publie en 1985 le livre «Victime de ses maladies ou responsable de sa santé. En 1989, elle publie Je ne mange plus mes émotions et je maigris avec la méthode Montignac. Elle est l’auteure de 24 cassettes sur le développement du potentiel humain. Elle est formatrice dans les cours suivants : Facilitateur d’entreprise, Plein Potentiel carrière/leadership, Plein Potentiel Entreprise . Elle est naturopathe en vertu d’un certificat émis par l’ordre canadien de naturopathe et naturopathie émis en 1990. Elle a obtenu un diplôme en 1991 certifiant qu’elle a satisfait aux exigences du Programme de praticien en hypnothérapie de l’École de formation professionnelle en hypnotisme, elle a obtenu un certificat en 1994 de Facilitateur de santé avec les techniques utilisées suivantes (hypnothérapie, kinésiologie appliquée, psychothérapie, alimentation vivante et énergétique, massage créatif de guérison, massothérapie et elle est membre de l’Association nationale des naturothérapeutes. » (…)

«Mme Madeleine Houle déclare notamment ce qui suit : Elle est présidente et fondatrice de Plein Potentiel Entreprise (P.P.A.). Elle oeuvre depuis 1986 dans la transformation et la guérison. Elle enseigne sous forme de séminaires et de conférences. Elle a animé une émission de radio et pratique en consultation privée. Ses recherches ont toujours été orientées en vue de libérer l’être humain de son stress émotionnel, afin de vivre le plein potentiel de chacun et de le mettre en action. (…)

«En ce qui concerne les cours s’adressant particulièrement au grand public Mme Houle mentionne le cours PP1 ou Plein Potentiel 1 Émotions qui se veut un cours de technique de gestion des émotions qui permettrait d’analyser le fonctionnement de l’esprit humain afin d’identifier les habitudes et comportements négatifs ayant une incidence sur la santé. Elle mentionne aussi le cours PP2 Plein Potentiel Entreprise, ou gestion de l’intelligence émotionnelle, dans lequel on analyserait les outils de compréhension et d’application de changements de comportement afin d’apprendre à se responsabiliser et à développer son leadership selon les attentes des entreprises.» (…)

«Selon Mme Houle, P.P.A. est une école accréditée par l’Ordre Canadien des praticiens de naturipathie et de naturothérapies. Ses étudiants sont très satisfaits de son travail. À titre d’illustration, elle dépose une lettre datée du 18 mars 2002 de la demanderesse D. (un victime-y.c.) qui lui écrit son appréciation : «Depuis quelque temps, tout se met en place dans ma vie pour que mon développement s’accélère et tu en es l’auteure et l’instigatrice. (…) Je te reconnais pour ton engagement à ton équipe et à l’Humanité entière. Je te reconnais pour ta force, ta détermniation et ton courage d’amener à bon port ton savoir sur la planète. (…) Je te reconnais pour l’humain en toi, cela me permet de reconnaître l’humain en moi et cela m’aide à continuer ma transformation, tu es mon archétype. (…). » (…)

Cependant la réalité est tout autre, selon le jugement :

«Selon D. (une victime – y.c.) ce qui est annoncé et ce qui se passe en réalité est bien différent: ainsi elle a dû faire partie d’une équipe de contribution (faire du bénévolat – y.c.), elle a dû réviser des cours payant, la formation n’est jamais terminée…»

Voici en vrac des extraits du jugement qui révèlent que le Centre de Plein Potentiel en Action utilise des techniques de manipulation :

Technique du double langage

«Selon Mme D, ce qui est annoncé et ce qui se passe en réalité est bien différent : ainsi elle a dû faire partie d’une équipe de contribution, elle a dû réviser des cours payant, la formation n’et jamais terminée…»

Confusion des rôles

Étudiant ou thérapeute ? : «…l’adhésion à l’équipe de contribution faisait partie de la formation : plus elle assisterait comme bénévole aux séminaires, plus elle avancerait rapidement dans sa formation et deviendrait une meilleure thérapeute.»

Étudiant ou solliciteur ? : «Ce cours de contribution consiste, selon Mme D., à acquérir une formation dans le but de solliciter des gens à venir faire des séminaires. La demanderesse expliquait que plus l’étudiant enrôle des gens, plus cela l’aide à cheminer personnellement et à devenir un meilleur thérapeute. Partager le beau travail de Madeleine Houle, permet de garder les belles guérisons…»

Absence de critique

«Selon Mme D., on a imposé de nouvelles exigences et des changements au cours de la formation. Elle a dénoncé cette situation, pour se faire dire qu’elle résiste aux changements et qu’elle devra guérir cela.»

Impossibilité de rejoindre les standards imposés par la responsable

«Pour arriver à l’obtention du titre de Facilitateur de santé et de Facilitateur d’entreprise, il fallait toujours faire plus : plus d’enrôlement, une formation qui ne finit plus, un nombre de cours croissant continuellement et se soumettre à des changements continuels.»

Mme D. affirme que Mme Houle a le contrôle des participants ; elle n’accepte pas la critique. Le participant ne peut s’exprimer devant elle sans «se faire rentrer dedans ou se faire foutre à la porte.»

Critiques désobligeantes

De la part des aides : «Ce cours (un nouveau cours non prévu dans le curriculum – y.c.) doit être suivi même par les enseignantes, lesquelles déclarent qu’il serait arrogant de leur part de croire qu’elles n’ont pas besoin de cette nouvelle formation instaurée par Madeleine Houle.»

De la part de Madeleine Houle : «Tu ne peux pas amener les gens plus loin que toi… Comment veux-tu aider les gens à guérir leur couple si tu as des problèmes dans le tiens ?»

De la part de Madeleine Houle : «Dans quelle espace es-tu pour que la personne ne se soit pas inscrite ou se désiste ? Regarde, tu es à la même place en voulant te désister de ton cours.»

De la part de ses aides : «Pourquoi ton mari n’est-il pas dans le séminaire avec toi? Tu veux continuer à le contrôler et le garder petit ?»

Toute puissance du responsable

«Devient Facilitateur d’entreprise celui qui est déclaré verbalement Facilitateur d’entreprise par Madeleine Houle, aux conditions que cette dernière détermine.»

«La défenderesse (Mme Madelein Houle – y.c. ) déclare tout guérir par son enseignement.»

«Elle est comme un gourou et le participant apprend vite que l’on doit la vénérer.»

De la part des aides : «C’est en étant formé directement par Madeleine Houle qu’on se transforme à la vitesse de la lumière et que l’on réussi à être un bon Facilitateur de santé et de Facilitateur d’entreprise.»

Exploitation financière

«…le processus d’enrôlement fait réaliser qu’il s’agit d’une sorte de système pyramidal. Madeleine Houle empoche tout l’argent grâce aux enrôlements nécessaires que doivent faire les participants pour obtenir un avancement.»

«Ayant payé pour tous ces cours, alors qu’elle n’avait pas d’argent, elle (une autre victime – y.c.) a dû emprunter de l’argent, elle a mis sa santé en péril. Finalement, elle a dû faire faillite et c’est là, notamment, qu’elle a réalisé qu’elle avait vraiment été manipulée et intimidée par Mme Houle.»

Manipulation psychologique

«Selon elle, non seulement on y fait de la fausse représentation, mais il y a manipulation, abus verbal et intimidation. La défenderesse leur fait remplir des documents pour connaître les candidats dans leur plus grande intimité ; le participant devient par le fait même très vulnérable.»

«Elle exploite l’état de fragilité psychologique des participants qui tombent dans un état de dépendance, cela ne leur permet pas d’avoir du recul et il devient alors facile d’abuser d’eux. Les participants cèdent ainsi à la pression faite sur eux d’assister à tous ces séminaires et ils tombent dans une roue sans fin.»

«Elle déclare qu’on exerce énormément de pression sur eux, la défenderesse et ses préposés insistent pour l’étudiant suive tous les séminaires, même ceux qui ne font pas partie de la formation initiale choisie, et même qu’ils soient suivis plus d’une fois.»

«On fait voir aux participants, en se servant de ce qui a pu être dévoilé pendant un séminaire précédent, ce que l’on pourrait guérir en s’inscrivant dans un prochain séminaire.»

Abus de confiance

«Elle a fait confiance à la demanderesse.»

Menace

De la part des aides : «Si tu ne partages pas le beau travail de Madeleine Houle et que tu mets toutes ces belles guérisons dans les poches, ça ne vivra pas…

Sentiment d’être à part

«Selon Mme D., le participant qui suit une formation avec Mme Houle se sent d’abord un élu pour aider et sauver l’humanité.»

Difficulté de s’en sortir

«J’ai tellement dit comment c’est extraordinaire ce que l’on apprend au centre et tout ce que ça m’a apporté dans ma vie. Comment est-ce que je peux tourner le dos à cela ? Avec le centre j’ai donné un nouveau sens à ma vie. Je me suis impliquée intensivement dans le sens d’en faire une carrière. Oui c’est ce je dois dire aux gens qui m’entourent, ceux qui m’ont vu y croire et m’investir à 100% Certains vont même dire : «Je te l’avais dit». Il y a de la honte dans tout cela.»

«Psychologiquement, c’était presque plus facile de rester jusqu’au moment où elle réalise que ça n’avait plus de bon sens.»

Voici les sommes d’argent dépenser en pure perte par 9 anciens clients :

1. D. : 32 mois = 22 000$
2. R. : 22 mois = 17 000$
3. L. : 12 mois = 18 600$
4. G. : 8 mois = 17 800$
5. R. : 84 mois = 15 000$
6. S-L: 36 mois = 14 300$
7. S-G. : 48 mois = 10 000$
8. Du. : 12 mois = 10 400$
9. S. : 4 mois = 5 000$

Montant reçu par la cour de la petite créance : Entre 5 et 7 000$ !!!

Triste histoire !

 

Yves Casgrain

 

P.s. Ce texte a été publié sur le site http://v.i.v.free.fr/msd/jugement-plein-potentiel.html

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LE GRAND TABOU

ÉDITORIAL DE L’ÉTÉ 2006 DE LA REVUE MENTALITÉ

 
Le grand tabou
 
Avez-vous été intrigués par le titre de la page couverture ? Je parie que oui ! Et pourtant il ne s’agit que de cela, un titre ! Mais quel titre, me direz-vous ! Quoi ! Le mot religion vous fait peur ? Ou vous met-il simplement mal à l’aise ? Pourquoi ? Sans doute parce que l’expérience religieuse est le grand tabou dans le monde de la psychiatrie.

 
Voilà quatre ans que je suis à la barre de Mentalité. Au cours de ces années, j’ai couvert de nombreuses conférences et  plusieurs colloques. J’ai écouté plusieurs entrevues réalisées par les rédacteurs de la revue. Rarement ai-je entendu des propos se rapportant à la religion ou encore à la spiritualité. Parfois, comme cela a été le cas lors du dernier colloque de l’Association québécoise pour la réadaptation psychosociale, des praticiens osent, à demi-mot, en parler, souvent de manière anecdotique. Comme si le fait d’évoquer cette réalité pouvait provoquer une tempête de réprobations dans le milieu psychiatrique.  
 
Je sais bien que des personnes atteintes de troubles psychiques ont vécu des épisodes psychotiques teintés de délires mystiques. Plus d’un se sont pris pour le dernier des prophètes apocalyptiques. À ce sujet, et sur une note plus humoristique, circule une blague qui en dit long sur ce tabou qu’est devenue au fil du temps la religion dans le monde de la santé mentale. Un jour, le Pape visite un hôpital psychiatrique. Devant chaque malade qu’il rencontre, il se présente en disant ; «Bonjour, je suis le Pape». Après en avoir salué plusieurs, un d’entre-eux s’approche et murmure à l’oreille de cet auguste visiteur : «Monsieur, faites attention car j’ai déjà fait la même chose que vous et les psychiatres ne m’ont pas relâché !»  
 
Loin de moi l’idée de laisser ces personnes délirantes et  désorganisées sous prétexte qu’il s’agit là d’une expérience mystique ! Il faut certes intervenir pour le bien de ces individus. Toutefois, réduire le vécu religieux et spirituel à ces épisodes psychotiques est pour le moins insultant pour les nombreux croyants vivant des problèmes psychiques ! Passer sous silence leurs expériences religieuses et spirituelles sous prétexte que certains d’entre-eux sont susceptibles de se prendre pour le sauveur de l’humanité est tout aussi humiliant pour eux !
 
Si les psychiatres et les intervenants ont tendance à éviter ce sujet, il n’en est pas de même pour tous. Ainsi des organisations très bien structurées et sérieuses se chargent d’accompagner les malades et de donner un sens à cette terrible maladie. Grâce à une simple petite recherche sur Internet, j’ai découvert l’existence de l’Association des Intervenantes et Intervenants en Soins Spirituels du Québec (http://www.aiissq.net/files/intro/) dont fait partie Le Comité des Soins Spirituels en Santé Mentale (http://www.geocities.com/aqps/). Ce dernier a été créé en 1989 pour pallier à l’absence presque totale d’informations pertinentes sur le rôle de la religion et de la spiritualité dans une démarche de réhabilitation dans le contexte psychiatrique.   De plus, des hôpitaux psychiatriques offrent un service de pastorale aux personnes y séjournant.
 
C’est ainsi qu’à l’Hôpital Louis-Hyppolyte-Lafontaine, une équipe composée de religieux et de laïcs offre un accompagnement spirituel et religieux aux malades et aux membres de leur famille. Dans son approche, le Service de pastorale de l’hôpital «tient compte des besoins biopsychosociospirituels des usagers». Bien que le personnel soit catholique, le Service pastoral n’a pas d’appartenance religieuse.  
 
La présence d’un tel service dans les hôpitaux psychiatriques est une obligation légale. En effet la Loi sur les services de santé et les services sociaux stipule à l’article 100 que «les établissements ont pour fonction d’assurer la prestation de services de santé ou de services sociaux de qualité qui soient continus, accessibles, sécuritaires et respectueux des droits des personnes et de leurs besoins spirituels et qui visent à réduire ou à solutionner les problèmes de santé et de bien-être et à satisfaire les besoins des groupes de la population.»  
 
Devant de telles données, je comprends mal pourquoi la religion et la spiritualité en psychiatrie sont encore taboues. Catholique et pratiquant, je suis à même de constater que plusieurs malades sont des croyants, voir des pratiquants sérieux qui ont les deux pieds sur terre. 
 
Voilà pourquoi Mentalité a décidé de briser ce tabou en publiant un dossier spécial sur le sujet. Religions et santé mentale, fanatisme, prêtres face à la dépression, voilà autant de sujets abordés dans ce numéro. Bonne lecture et bon été !

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Classé dans Santé et bien-être