Archives mensuelles : septembre 2006

Poème

Au temps de mes grands vents

 Au temps de mes grands vents

Lorsque je nage à contre courant

De la vie et du temps

Tu es là qui m’attends

Patiemment

Amoureusement

 

 Au temps de mes grands vents

Lorsque je nage à contre courant

De la vie et du temps

Tu m’enlaces tendrement

Doucement

Chaleureusement

 

Au temps de mes grands vents

Lorsque je nage à contre courant

De la vie et du temps

Tu me parles de cet Enfant

Gaiement

Passionnément

 

Au temps de mes grands vents

Lorsque je nage à contre courant

De la vie et du temps

Tu m’ouvres ton cœur battant

Follement

Frivolement

 

Au temps de mes grands vents

Lorsque je nage à contre courant

De la vie et du temps

Tu es là qui m’aime tendrement

Lascivement

Amoureusement

 

Au temps de mes grands vents

Lorsque je nage à contre courant

De la vie et du temps

Je suis là qui t’aime éternellement

Fidèlement

Silencieusement

 

Au temps de mes grands vents…

 

 

       YC’ 04

 

 

 

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Écoles hassidiques

 

Écoles hassidiques : L’État et la société québécoise doivent dialoguer fermement avec les communautés sectaires

Dans son texte publié dans le quotidien Le Devoir dans l’édition du 20 septembre dernier (http://www.ledevoir.com/2006/09/20/118501.html?282), M. Pierre C. Noël, professeur agrégé à la faculté de théologie, d’éthique et de philosophie de l’Université de Sherbrooke, déforme certains de mes propos en plus de manifester une incompréhension totale du phénomène sectaire. Bien que je me réjouis qu’un universitaire manifeste publiquement son opinion sur ce dossier, je me dois de rectifier certaines de ses affirmations pour le bénéfice premier du débat.

Pierre C. Noël conclut son texte en affirmant que les écoles parallèles illégales hassidiques sont des exceptions que notre démocratie saine et sûre d’elle-même est capable de souffrir «dans la mesure, précise-t-il, où les communautés qui bénéficient de ces privilèges ne constituent pas une menace à la vie de l’ensemble des citoyens.» Dois-je rappeler que l’exception dont il s’agit ici prend la forme de jeunes adolescents à qui l’on enlève le droit de recevoir une éducation complète ? Le droit de pouvoir, avec toute leur fougue et leur esprit critique acéré, confronter leur vision du monde avec celles qui ont cours au sein de la nation québécoise contemporaine. Non, M. Noël, il ne s’agit pas d’une petite exception sans conséquence que notre démocratie peut souffrir ! Cela le deviendra lorsque ces jeunes, après avoir reçu une éducation digne de ce nom, choisiront, en toute connaissance de cause, de marcher sur le chemin parallèle et sectaire tracé par leurs parents. Pas avant ! Et même lorsqu’ils auront fait ce choix de vie, notre société aura toujours le devoir de les inciter à s’ouvrir aux autres.

Bien sûr que notre système d’éducation est imparfait ! Cependant, avec l’aide des professeurs, des parents et des médias, ce dernier est en mesure d’accompagner les jeunes sur un chemin aux multiples carrefours. Nos institutions scolaires peuvent former les jeunes à faire des choix de vie tout en sachant pourquoi ils en rejettent certains et en acceptent d’autres. Je ne suis pas sûr que le modèle éducatif proposé par certains hassidiques en fait autant…

Un abus qu’aucun Dieu ne peut justifier

Que des philosophes juifs ayant marqué le XXe siècle soient issus de ce genre d’écoles, comme le souligne M. Noël dans son texte,  n’y change strictement rien et ne leur donne pas leurs lettres de noblesse ! Affirmer une telle chose revient à endosser l’incroyable argument d’une porte-parole du Ministère de l’Éducation qui faisait remarquer que la communauté hassidique cherche, par ce genre d’instruction, à former des rabbins compétents. Autrement dit, puisque tel est le but recherché, cette formation académique est justifiable. Que des hommes (et j’insiste sur le sexe) se soient démarqués ne rend pas le modèle d’éducation de certaines écoles hassidiques plus adéquat pour autant ! Tous les jeunes hassidiques ne deviendront pas des philosophes ou des rabbins ! Cependant, la grande majorité de ces adolescents n’auront pas été outillés pour être en mesure de choisir de s’intégrer librement dans notre société et la faire évoluer positivement ou de s’en exclure.

Le modèle proposé par le ministère de l’Éducation, bien qu’imparfait, est de très très loin préférable à celui imposé par certains hassidiques. Il ne faut pas oublier que nous évoluons en 2006 au sein d’une société moderne qui est loin très loin d’être fermée sur elle-même !

Par ailleurs, M. Pierre C. Noël se demande s’il appartient «à l’État de s’ingérer dans le type de valeurs et d’avenir que des parents veulent donner à leurs enfants.» Il répond lui-même à son interrogation en écrivant : «Personnellement, j’ai plusieurs réserves à propos de ce pouvoir d’intervention. Je ne dis pas que l’État ne doit jamais intervenir, mais il faudrait qu’il s’agisse de cas d’abus démontrés.» Autrement dit, M. Noël croit qu’empêcher des jeunes de recevoir une éducation complète au nom de la religion n’est pas abusif. N’en déplaise au professeur de théologie, cela est un abus qu’aucun Dieu ne peut justifier ! Que l’on demande à un État de faire respecter une de ses propres lois par le biais d’un dialogue ferme afin que cesse un abus tel que celui-ci n’est pas, comme l’affirme M. Noël, se comporter comme une majorité tyrannique !

École Rudolf Steiner de Montréal

Un abus tout à fait inconcevable puisqu’il existe, au sein même de notre système d’éducation si imparfait, des aménagements qui peuvent convenir aux parents désireux d’intégrer certaines de leurs valeurs au sein d’un enseignement complet et légal ! À titre d’exemple, mentionnons l’École Rudolf Steiner de Montréal. Cette institution privée s’inspire directement des enseignements ésotériques de Rudolf Steiner, ce maître en occultisme, né en 1861 et mort en 1925.   Il existe environ 800 écoles de ce genre dans le monde. Mes recherches en vue d’écrire un livre à leur sujet, m’autorise à affirmer qu’elles ne sont pas sectaires, ni complètement  en marge du système scolaire, même si elles le contestent fermement. L’École Rudolf Steiner de Montréal a opéré des années durant avec un permis du Ministère de l’Éducation sans toutefois obtenir l’agrément. Nous pouvons reprocher plusieurs choses à cette école montréalaise, ce que je fais d’ailleurs, mais certainement pas de former des jeunes socialement inadaptés. Toutefois, nous sommes en droit de poser plusieurs questions sur la présence de trois écoles publiques qui s’inspirent également des enseignements ésotériques de Rudolf Steiner… Quoi qu’il en soit, ces écoles prouvent que le système d’éducation québécois sait aménager des niches particulières afin de satisfaire à certaines attentes de parents ayant des valeurs sociales, politiques, économiques et religieuses qui ne sont pas en totale harmonie avec la majorité. Le problème se situe plutôt dans le fait que l’État ne semble pas toujours savoir quand dire non à des demandes d’accommodements !

Malgré ces accommodements, il arrive, trop souvent, que des communautés culturelles ou religieuses demeurent campées sur leurs positions sectaires. Certes, il est très fréquent de voir des familles d’immigrants récemment établies en sol québécois se confronter avec la société d’accueil. Leurs jeunes, notamment, préférent intégrer certaines de nos pratiques sociales à la culture transmise par leurs parents. Toutefois, dans le cas des communautés hassidiques, il ne s’agit pas de groupes issus de l’immigration récente. Elles sont ici depuis de nombreuses années. Pourtant, leurs membres limitent au minimum leurs relations avec notre société. Il est tout à fait normal, et salutaire, pour une société de chercher à comprendre les motivations qui supportent une telle attitude.

Dynamique sectaire

Ici nous entrons directement dans le monde complexe des mouvements sectaires. Affirmer que de tels mouvements vont par eux-mêmes se transformer et devenir ouverts à la diversité extérieure est la preuve que l’on ne connaît rien à la dynamique des groupes sectaires. Habituellement, un groupe sectaire possède une vision du monde en noir et blanc. Les noirs sont les impurs, les blancs les purs. Les impurs sont ceux qui ne sont pas membres de leur groupe. Les purs, on l’aura compris, ce sont eux. Comme la société et certains coreligionnaires moins orthodoxes sont considérés comme pécheurs et sources de tentations, les groupes sectaires ont tendance à limiter leur relation avec l’extérieur du mouvement afin de préserver leur pureté et de perdre leurs traditions.   

Certes, les communautés hassidiques ne sont pas des sectes avec à leur tête des guides spirituels qui exploitent le désir religieux de leurs adeptes. Toutefois, certains signes nous démontrent que nous sommes devant des groupes sectaires. Le désir de certaines communautés hassidiques de ne pas permettre à leurs enfants de recevoir une éducation digne de ce nom en est un. Et il y en a d’autres. Dans un reportage présenté sur les ondes de TQS, l’animateur Jean-Luc Mongrain a fait dire à un responsable hassidique que la télévision n’est pas admise dans les foyers parce qu’elle pouvait corrompre les esprits. Certaines familles, a-t-il ajouté, excluent même la radio ! Seul les journaux sont admis. Dans un contexte sectaire religieux cela porte beaucoup plus à conséquence qu’un choix de vie fait par une famille qui tente d’extraire leurs enfants à l’emprise tentaculaire des médias dans notre société. Et il est fort à parier que si l’accès aux médias est contrôlé dans les communautés hassidiques, le libre choix en matière de lecture le soit également…Il serait trop long ici de poursuivre plus avant la liste des signes qui prouvent que nous sommes devant une communauté à l’esprit sectaire basé sur une idéologie religieuse.

Mon expertise du domaine sectaire me prouve que ces mouvements ne changent pas de l’intérieur si des pressions venant de l’extérieur ne sont pas exercées sur eux. Comment en serait-il autrement puisqu’ils sont convaincus d’être les seuls détenteurs de la Vérité et/ou les seuls à accomplir correctement la Volonté divine. Voilà bien pourquoi je demande à l’État de poursuivre le dialogue avec ces communautés mais plus fermement.

Laïcité ou laïcités ?

Devant la présence de ces mouvements sectaires et des groupes religieux organisés qui veulent imposer certaines de leurs valeurs qui ne respectent pas les plus nobles de notre société, je crois qu’il n’y a qu’un moyen, même si ce dernier n’est pas parfait : la laïcité. Dans son texte, M. Pierre C. Noël laisse entendre que je désire un État laïque à la française. Rien de plus faux. Brandir l’exemple de la France, tel un épouvantail, est chose facile. Toutefois, le concept de la laïcité est multiple. Une simple petite visite sur Internet suffit pour éclairer les lanternes de ceux qui veulent nous laisser dans le noir au sujet de la possibilité de créer un État laïque respectueux de valeurs religieuses de ses citoyens. Catholique et pratiquant, je crois qu’il n’a pas d’autres solutions possibles.

En attendant l’avènement de cet État laïque, la nation québécoise doit de manière urgente amorcer un débat de fond sur ce qui est acceptable en matière d’accommodements dits raisonnables. Même si cela risque de faire mal et d’être déchirant. Nous nous devons de le faire si nous voulons préserver ce Québec tel que nous le connaissons : accueillant et ouvert sur le monde.

En outre, l’État a l’obligation de construire des ponts afin que ces mouvements sectaires ne s’enfoncent davantage dans le cloaque de l’exclusion sociale. C’est une mission difficile et périlleuse. Ces ponts supporteront le dialogue, même ténu, entre notre société et ces groupes. Cependant, ces passerelles doivent être clairement balisées afin de protéger les acquis de notre société. L’obligation de donner aux enfants une éducation complète et respectueuse des droits et libertés ainsi que des valeurs de notre société est un de ces acquis que l’État doit protéger même si cela heurte certains mouvements sectaires.

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À venir sur ce blogue

À venir sur ce blogue

Les Témoins de Jéhovah et le sang des autres

 

Une jeune fille âgée de 15 s’adresse à la Cour d’appel du Manitoba afin que les médecins respectent sa décision de ne pas avoir recours à la transfusion sanguine. Atteinte de la maladie de Crohn, la jeune adolescente est convaincue que recevoir du sang est contraire aux enseignements de Dieu. Son avocat veut persuader la Cour que sa cliente est en mesure de prendre une décision libre et éclairée. Mais est-ce bien le cas ? Nous allons démontrer que les Témoins de Jéhovah sont élevés dans la peur d’être rejetés par Dieu et de son Paradis Terrestre qui doit s’établir après l’Apocalypse.

 

Bientôt sur ce blogue….  

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Temps fou

Temps fou….

 

Depuis hier mon esprit est saturé d’images sanglantes et de pensées contradictoires. Je ne sais pas comment réagir devant cette fusillade. Que faire en effet ? Aujourd’hui, en buvant mon café, je pensais au jeune tueur. Selon les commentaires de La Presse, ce jeune était manifestement malade. Psychiquement perturbé. Il avait besoin d’aide. Il est trop tôt pour savoir si le jeune homme en a demandé.

 

Il avait besoin d’aide. Ce matin, à cause de lui, d’autres personnes ont besoin d’aide et de réconfort. La mort vient de d’accomplir ses basses œuvres. Nous devons prier pour les parents du tueur et de ses victimes. Prier pour les blessés. Prier pour ceux et celles qui ont été témoins de cette tuerie. Prier pour notre société…

 

D’ailleurs, ce matin je vais présenter, avec quatre autres personnes, un atelier sur le dialogue avec les autres religions au Congrès sur l’état des religions après le 11 septembre 2001. Je crois que la tragédie va prendre le dessus sur nos discussions philosophiques. Et c’est tant mieux. L’action œcuménique porte plus de fruit que le dialogue sur le sexe des anges ! Les religions ont le devoir sacré de répandre l’amour et la paix. Nous les pratiquants, nous avons comme mission divine de ne pas laisser l’autre derrière nous. De ne pas les laisser souffrir dans l’ombre d’eux-mêmes.

 

À suivre…

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L’Anthroposophie et les écoles Waldorf : Une énigme bientôt résolue.

L’Anthroposophie et les écoles Waldorf : Une énigme bientôt résolue

 

Il m’arrive souvent de me faire demander si je suis toujours actif dans le dossier des sectes. Ma réponse, positive, semble rassurer mes interlocuteurs. Il est vrai que les experts de ce domaine ne s’expriment pas beaucoup, du moins publiquement. Je suis l’un des seuls spécialistes québécois qui accordent régulièrement des entrevues sur le phénomène des sectes et des nouvelles religions. Je suis également invité à prononcer des conférences sur le sujet.

Outre ces interventions, je rédige un livre sur les écoles Waldorf et leurs liens avec l’Anthroposophie. Lorsque j’ai débuté ma recherche, en 1997, je ne croyais pas commencer un livre sur ce sujet. Toutefois, les informations recueillies m’ont incité à rédiger un essai portant sur les liens entretenus par les écoles Waldorf avec l’Anthroposophie, mouvement ésotérique fondé par Rudolf Steiner. Ce dernier a également créé une pédagogie inspirée du mouvement anthroposophique. Le but de ce livre est de faire la lumière sur les intentions réelles des écoles Waldorf. Outre l’aspect pédagogique, ces institutions poursuivent un but nettement spirituel. Celui-ci est plus ou moins connu des parents qui y inscrivent leur enfant.

Au Québec, nous retrouvons trois écoles publiques et une école privée. Des parents tentent de créer une école publique à Montréal et dans les Laurentides. La première école publique a vu le jour dans la petite ville de Chambly, située à une heure de Montréal. Son ouverture a passé pratiquement inaperçue. Cependant, quelques mois plus tard, des parents on logé une plainte au Ministère de l’Éducation le forçant à faire enquête. Les résultats de l’investigation gouvernementale ont démontré que l’École Rudolf Steiner de la Montérégie (aujourd’hui école de La Roselière) ne respectait pas certaines dispositions de la Loi sur l’instruction publique. Après avoir effectué des changements techniques et changée de nom, l’école s’est vue reconnaître le droit de poursuivre ses activités. Toutefois, certaines plaintes soulevaient des doutes quant à la base philosophique, ou religieuse, c’est selon, de cette école et, du même coup, des institutions Waldorf.  Mon enquête révèlera les aspects moins connus de cette pédagogie présente dans de nombreux pays à travers le monde.

Bien que mon livre ne soit pas encore terminé, je peux affirmer, contrairement au Ministère de l’Éducation Nationale du Gouvernement français, que les Écoles Waldorf et l’Anthroposophie ne sont pas sectaires et encore moins des sectes ! À ce sujet, le Ministère de l’Éducation Nationale a complètement raté son examen… .

Je profite de mon blogue pour lancer un appel à tous ceux et celles qui auraient des informations pertinentes, positives ou négatives, sur les écoles Waldorf et sur l’Anthroposophie à entrer en communication avec moi  Je recherche également des témoignages de parents, de professeurs ou d’ex-professeurs, d’élèves ou d’anciens élèves. Je garantie l’anonymat.

Commentaires personnels : yves_casgrain@hotmail.com

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Un lac de sang

Un lac de sang
 
 
 

Un lac de sang

Coule entre les passants

Hébétés

Étonnés…

 

Et le sang

Se répand

Dans la pensée

Assassinée.

 

Poème dédié aux victimes du terrorisme.

 

Yves Casgrain

2005

 

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Il faut sauver le gourou Shoko Asahara

Il faut sauver le gourou Shoko Asahara 

 

Shoko Asahara, gourou de la secte japonaise Aum Vérité Suprême, a été condamné à la pendaison en février 2004 pour un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo qui a fait 12 morts et 5500 blessés en 1995 ainsi que pour 15 autres homicides. Depuis, son avocat tente en vain de convaincre les autorités que son client est atteint d’une maladie mentale et que, par conséquent, il n’est plus en mesure d’être jugé.

 

Que cette folie soit feinte ou non, le gourou Shoko Asahara doit être sauvé de la peine de mort car j’estime que cette dernière est un traitement cruel et inhumain. Malgré l’horrible crime dont il s’est rendu coupable, Asahara demeure un être humain. Comme tout les autres il a droit à la vie. Certes il représente un danger pour la société japonaise. Toutefois cela ne doit pas légitimer sa mort. À mes yeux, celle-ci constituerait également un crime.

 

Catholique, j’estime que la vie est sacrée. Même celle d’un criminel. Ce dernier demeure une personne à part entière avec ses aspects sombres et ses aspects lumineux. Ces derniers, même s’ils sont très peu visibles à première vue, font de lui un être comme vous et moi.

 

En prison ou dans une institution psychiatrique, Shoko Asahara doit vivre !

 

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Écoles hassidiques illégales

 

Écoles hassidiques illégales

Le Gouvernement doit se montrer plus ferme devant les sociétés parallèles

Dans des reportages saisissants, la Société Radio-Canada a mis au jour l’existence d’ écoles religieuses illégales dont une est intégrée au sein des murs d’une institution scolaire d’enseignement primaire tout à fait légale. Ces pseudo institutions scolaires sont fréquentées par environ 800 jeunes entre 13 et 16 ans.

Selon Radio-Canada, les jeunes hassidiques qui fréquentent l’école Toldos Yakov n’apprennent pratiquement rien d’autres que les lois de la Thora et le Talmud, livres religieux juifs. Exit les sciences, pures et humaines. Exit les nouveaux cours d’histoire des religions. Exit le français. Exit l’anglais. Exit les cours optionnels. Pour expliquer cette situation, le directeur de l’école Toldos Yakov affirmait sereinement, comme s’il s’agissait là d’une vérité universelle, que la philosophie religieuse importait plus que tout le reste ! 

Ces écoles parallèles opèrent au su et au vu du Gouvernement depuis plusieurs années. Étonnant ?  Pas vraiment ! Ceux et celles qui suivent de près l’évolution des relations entre les religions, sectaires ou non, et l’État québécois savent à quel point les fonctionnaires et les élus sont incapables d’avoir une pensée logique en cette matière. Pourquoi ? Sans aucun doute une des raisons de cette absence de cohérence réside dans la peur. Peur du pouvoir politique de ces mouvements et des communautés qui les appuient. Peur de brimer leurs libertés accordées par la Charte québécoise des droits et libertés. Comment expliquer autrement cette réalité ? D’autant plus que dans ce cas précis, et dans d’autres également, des lois balisent clairement la voie à suivre dans pareille situation.

Certes, le gouvernement clame à qui veut bien l’entendre que cette situation est inacceptable et que tous doivent obéir à la Loi sur l’instruction publique qui stipule à l’article 14 que tout enfant qui est résident du Québec doit fréquenter une école à jusqu’à l’âge de 16 ans. Pour que la communauté Hassidim respecte cette loi, le gouvernement préfère le dialogue à la répression. Cette démarche a, semble-t-il, été à la base de l’ouverture d’écoles primaires privées ayant un permis délivré par le ministère de l’Éducation.

Cependant, le dialogue entre le gouvernement et les communautés hassidiques perdure depuis de très nombreuses années. Le Gouvernement et la société doivent se montrer plus ferme devant cette volonté de sectarisme et d’isolement manifestée par certains groupes religieux. À cet égard, il est symptomatique que très peu d’intervenants du monde de l’éducation, de sociologues, de religiologues, de syndicats, de religions se soient manifestés afin d’apporter leur contribution à la réflexion suscitée par l’existence de ces écoles parallèles. Dans une société qui se veut laïque et ouverte sur le monde, une telle situation aurait normalement du susciter un torrent de réactions diverses. Au lieu de cela, on se contente de suivre de loin les actualités en spectateur, comme si le fait que près de 800 jeunes hassidiques de 13 à 17 ans ne reçoivent qu’un enseignement religieux n’était qu’un vulgaire fait divers. Il est dès lors facile de comprendre pourquoi les familles hassidiques et leurs leaders ne soient pas pressés de changer certaines de leurs coutumes qui sont en complets décalages par rapport aux exigences de notre société laïque et ouverte sur le monde.

La position du directeur général de l’Association des écoles juives, M. Charley Lévy, illustre d’ailleurs très bien ce décalage. Le site Internet de Radio Canada rapportait ainsi sa réaction dans ce dossier : «Est-ce qu’il y a éducation malgré tout ? Est-ce qu’il y a une éducation poussée et quand même de qualité ? Je crois qu’on devra convenir que oui». À l’évidence M. Lévy possède une autre vision de l’éducation que celle du Ministère de l’éducation. En effet, sur son site Internet ce dernier écrit que : «L’école doit aider l’ensemble des jeunes à développer les habilités qui leur permettront d’êtres des individus cultivés, des citoyens engagés, des travailleurs compétents, et ce, tout en continuant de leur donner accès aux savoirs des générations précédentes». Le refus des communautés hassidiques d’accorder à leurs adolescents la même éducation que ceux fréquentant les institutions scolaires québécoises prouvent leur fermeture. Le fait que les jeunes adultes hassidiques éprouvent de la difficulté à se trouver un emploi, car ils ne possèdent pas les exigences nécessaires, et qu’il préfèrent travailler au sein d’entreprises juives, comme le révélait un sondage effectué en 1997 dans les communauté hassidiques, est une autre preuve que l’éducation dans ces écoles ne répond pas à ce que la société et le Gouvernement demandent aux écoles reconnues.

Dans toute cette affaire, d’une très grande importance, il ne faut pas perdre de vue un point fondamental ; Des écoles parallèles permettent à des micro-sociétés parallèles de survivre.  Et c’est justement ces micro-sociétés qui font éclorent des sentiments d’incompréhension, voir de haine. Si notre société à le devoir sacré de respecter les différentes cultures qui forment la nation québécoise, ces mêmes cultures doivent à leur tour faire du respect des lois et des coutumes de la nation un devoir sacré. Pour y arriver, le Gouvernement et la société québécoise doivent affirmer sur toutes les tribunes ce qui pour elles sont des piliers que personne ne doit abattre sous peine de voir s’écrouler la culture québécoise. Ils doivent également se montrer intraitables devant ceux et celles qui forment leurs enfants à devenir des citoyens d’une société parallèle !

Et le meilleur moyen de contrer les propagandistes  sectaires est la création d’un état pleinement laïque et respectueux des différentes cultures, y compris religieuses. Bien que catholique et pratiquant, je crois fermement qu’il n’y a pas d’autres issues viables et démocratiques pour sauvegarder la paix mondiale, déjà fortement affaiblie par les visées anti-démocratiques de sectaires qui n’hésitent pas à se servir de la violence pour arriver à leur fin.

Commentaires personnels : yves_casgrain@hotmail.com

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