Un portrait bouleversant d’un enfant soldat de Dieu
« Je fais le décompte des années perdues. J’ai mal. Je crois que je ne pourrai jamais me débarrasser complètement de ce mal. C’est près de vingt ans qui défilent devant moi. Plus de la moitié de ma vie. Un alcoolique le demeure même s’il arrête de boire. Je resterai toujours un ex-Témoin-enrôlé-de-force. J’ai écrit pour me souvenir. J’ai écrit pour qu’il n’y ait jamais plus de Témoins-enrôlés-de-force ni d’enfants soldats de Jéhovah. » Lire la suite
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« Réveillez-moi! Une enfance chez les Témoins de Jéhovah »
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L’Holocauste : Nous les Justes ?

Ce texte souligne la Journée de commémoration de l’Holocauste décrétée par l’UNESCO. Cette année le thème est Avoir le courage d’aider : le sauvetage pendant l’Holocauste. Ce jour est également l’anniversaire de la libération par les forces soviétiques du camp d’extermination Auschwitz-Birkenau.
Le 27 janvier 2013. Une date comme les autres. Sans aucun doute, le soleil se lèvera. La nuit disparaîtra. Les Hommes se réveilleront de leur sommeil. Certains se dirigeront vers leur lieu de travail. D’autres encore iront prier. Nous entendrons, ici et là, les mêmes rires, les mêmes pleurs.
Et pourtant…
En cette journée tous nous devrions nous arrêter. Mettre le genou à terre. Baisser la tête en guise de soumission, de pardon. Pleurer, même ! Verser des larmes en mémoire de celles qui ont été répandues par la barbarie d’hommes et de femmes ordinaires. Tous nous devrions nous couvrir le visage de honte en ce jour qui a vu, il y a maintenant soixante-huit ans, s’ouvrir les portes de l’enfer. À la manière de ces pèlerins du Vendredi Saint, nous devrions porter du noir et prendre la rue pour montrer à la face du monde notre immense peine !
Et pourtant…
Rien de tout cela n’arrivera en ce 27 janvier 2013, Journée de commémoration de l’Holocauste (cette ultime catastrophe). Il y aura bien sûr des initiatives organisées par des gouvernements ou des organisations vouées à la mémoire de cette tragédie. Des discours, essentiels, seront prononcés. Des témoignages seront donnés. Des larmes couleront. Toutefois la très grande majorité de l’humanité sera ailleurs. Une bonne partie ignorera qu’une telle journée de commémoration existe. Une autre détournera sciemment la tête.
Et pourtant…
Demain, peut-être, nos voisins, nos camarades voudront nous éliminer nous et nos semblables car nous serons devenus, à force de propagande, la cause de tous leurs malheurs. Pire encore, au nom de la Pureté, nous porteront peut-être dans nos mains les pierres, les armes qui éradiqueront de l’espace et du temps les ennemis de notre Race ! De nos bouches sortiront, qui sait, les mots sacrilèges : sous-hommes, extermination !
Et pourtant…
Lorsque l’astre d’en haut, témoin de ces longs jours sombres, se lèvera sur ce Jour de commémoration, nous pourrions porter le regard vers ce passé encore présent en nous. Nous pourrions nous demander avec humilité si nous aurions fait comme ces Justes, ces hommes et ces femmes ordinaires qui ont risqué leur vie pour en sauver quelques unes ? Aurions-nous, au contraire, été les bourreaux des innocents ? À ces questions nous devrions trembler de toute notre âme, de tout notre esprit tant est faible notre humanité. Pourrons-nous regarder en face cette horrible cicatrice, encore purulente, au visage de l’Histoire afin de saisir toute l’horreur des gestes posés en ces temps qui semble si lointains…et si proches ? Pourrons-nous laisser les cris sortant de la bouche des suppliciés, des sacrifiés, transpercer notre indifférence ? Saurons-nous, en ce Jour, sécher les pleurs des survivants ?
Et pourtant…
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Détournement spirituel
Seize ans après leur entrée dans le monde des morts, les 913 victimes de la secte du Temple du peuple chantent encore la poignante mélopée des esprits qui ne peuvent trouver le repos éternel. Seize ans après que leur leader, Jim Jones, eut ordonné le suicide collectif et l’assassinat des récalcitrants, on entend encore leurs cris d’outre-tombe à travers le vent d’automne.
Ces amants de la vérité périrent de façon tragique loin de leur famille et de leur patrie. Réfugiés en Guyane, ils espéraient y bâtir le paradis terrestre.
Sous l’impulsion de leur leader charismatique, Jim Jones, les adeptes du Temple du peuple avaient laissé derrière eux des frères, des soeurs, des mères et des pères désemparés. Ils avaient sacrifié ceux qu’ils aimaient afin de trouver la paix.
L’ont-ils trouvée? Non! Ce qui les attendait au milieu de la jungle, des moustiques et de l’étouffante chaleur, ce sont des humiliations sans nom, des coups, des blessures, des maladies et des privations de toutes sortes. Bref, l’enfer!
Manifestement, les adeptes du Temple du peuple ont été trompés. Leur rêve leur a été volé, saccagé! Ils ont été victimes d’un détournement spirituel!
L’onde de choc provoquée par la découverte des 913 corps d’adultes et d’enfants, couchés pêle-mêle à même le sol, a ébranlé des millions de personnes dans le monde. Tous se sont demandé comment il se pouvait que des êtres humains puissent ainsi se donner corps et âme à un idéal, à un rêve.
On a également pointé du doigt les autorités américaines pour leur passivité devant l’exode de près d’un millier de leurs concitoyens dont environ 200 enfants. Celles-ci ont réagi en instituant une commission d’enquête qui a accouché d’un rapport de 782 pages. Ce rapport, bien que nécessaire, est venu trop tard, beaucoup trop tard. Les fantômes de Jonestown étaient déjà loin.
Nul ne sait si une prompte intervention gouvernementale aurait pu éviter ce carnage. Une chose est certaine toutefois: bien des vies auraient sans doute été épargnées si quelqu’un, quelque part, dans la vaste et froide bureaucratie américaine, avait tendu l’oreille aux récriminations des ex-adeptes du Temple du peuple.
Car, aussi incroyable que cela puisse paraître, Jim Jones avait préparé ce suicide collectif. Plusieurs anciens membres en avaient averti la presse. Des articles ont d’ailleurs été écrits sur le Temple du peuple. On y relatait les témoignages des ex-adeptes qui faisaient état de mauvais traitements et de la folie de Jim Jones. Leur courage n’a pas arrêté la folle course d’un homme rongé par la maladie mentale.
Restait l’espoir. L’espoir de voir le gouvernement américain et ses commettants se préoccuper de la montée du fanatisme et du sectarisme au sein de mouvements religieux. Ce qu’ils firent, un peu. Il y avait trop de pouvoirs en jeu pour approfondir la question. Et, petit à petit, la mort des 913 adeptes est devenue un banal fait divers que l’on commémore une fois l’an pour soulager notre conscience.
Ici comme aux États-Unis des universitaires ont crié du haut de leur chair que la tragédie de Jonestown n’était en rien reliée à la réalité sectaire, que c’était une exception et que, par conséquent, il n’était pas bon d’en rappeler le souvenir. Cela salissait l’image des autres mouvements religieux. Ils étaient presque arrivés à convaincre ceux qui prêtaient oreille à leurs divagations quand l’exception survint… encore.
Le 19 avril 1993, plus de 70 membres de la secte connue sous le nom de Branch of Davidian périrent lorsque leur enceinte fortifiée fut détruite par le feu. Selon le rapport du US Department of Justice, des membres de la Branch of Davidian auraient mis le feu à leur forteresse (US Department of Justice, Report to the Deputy Attorney General on the Events at Waco, Texas, February 28 to April 19, 1993, October 8, 1993).
Cette tragédie funeste avait débuté le 28 février 1993 quand un groupe d’agents du Bureau of Alcohol, Tobacco, and Firearms (ATF) investit la forteresse afin de mettre sous arrêt Vernon Howell, plus connu sous le surnom de David Koresh, pour violation des lois concernant les armes à feu et les explosifs.
Devant ce qu’ils ont considéré comme une attaque, certains membres de la Branch of Davidian firent feu sur les agents du ATF. Selon le rapport du ministère de la Justice, quatre agents furent tués et 16 subirent des blessures. Durant la fusillade, un certain nombre de membres de la secte furent blessés et tués.
Les armes amassées par Koresh et ses adeptes devaient sans doute servir lors de la confrontation finale devant les opposer aux forces gouvernementales. Selon l’interprétation biblique de Koresh, la fin du monde était toute proche et il fallait donc accumuler des armes afin d’être prêt pour le grand jour.
L’assaut lancé par les agents de l’ATF fut sûrement interprété par les membres de la Branch of Davidian comme la preuve de la véracité des prophéties de David Koresh. Ici, on est en droit de se demander si l’ATF n’a pas commis une erreur en adoptant cette stratégie.
Quoi qu’il en soit, ce qui se déroulait à l’intérieur de la forteresse avait suscité des inquiétudes bien avant ce fameux 28 février 1993. Le ministère de la Justice écrit dans son rapport que selon des témoignages d’ex-adeptes, des jeunes filles prépubères furent contraintes à des relations sexuelles avec Koresh. Ce dernier s’appuyait sur des considérations bibliques pour justifier ses actes.
Cependant, il semble que les témoignages, bien que suffisamment troublants pour forcer les autorités à agir, ne pouvaient prouver hors de tout doute les cas d’abus. Dans cette affaire comme dans celle de Jonestown, bien des coins sombres demandent à être éclairés. Et cette question hante toujours plusieurs esprits: pouvait-on intervenir avant l’assaut?
Parallèlement à la tragédie de Jonestown, des universitaires et des «experts» québécois en nouvelles religions eurent le culot de dire en onde que l’on devait s’abstenir de parler de cette tragédie, puisque cela jetait le discrédit sur l’ensemble des groupes religieux!
Nos fameux «experts» déblatéraient encore lorsqu’éclata la tragédie de l’Ordre du temple solaire. Inutile de revenir sur ce carnage. Les faits sont encore frais à notre mémoire…
Jonestown, Waco, Ordre du temple solaire: trois tragédies distinctes, trois drames survenus en des circonstances différentes, trois scénarios cauchemardesques qui connurent la même conclusion mortifère.
Nous devons réfléchir sur la délicatesse de l’esprit humain. Ce chef-d’oeuvre de la nature a ses limites et ses faiblesses.
Peu importe les délires de certains experts, nous sommes tous manipulables. La psychologie sociale et comportementale a jeté une lumière sur cette réalité que plus d’un voudrait occulter. Il serait peut-être temps de rappeler les observations de certains psychologues de réputation mondiale.
Il serait peut-être temps également que l’ensemble des groupes religieux, de développement humain ou de thérapie réfléchissent sur leur propre comportement afin d’être en mesure de déceler toute amorce d’un esprit sectaire. Cette démarche empreinte d’humilité vaut mieux que celle enfantine adoptée par un gourou français installé en terre québécoise.
Enfin, notre société doit également faire son autocritique et se demander où elle s’est trompée. La multiplication des groupes qui visent le plein développement de la personne et qui empruntent des sentiers qui les conduisent loin de nos institutions prouve bien qu’ils répondent à un besoin.
Ces mouvements fort divers, de par leur existence même, lancent un message à notre société en pleine crise mutationnelle où l’individualisme et le matérialisme à outrance isolent un nombre de plus en plus important de nos concitoyens.
L’évacuation de la transcendance, élément présent tout au long de l’histoire de l’humanité, laisse dans le coeur de certains un grand vide existentiel. Un vide parfois rempli par une ribambelle de mouvements qui représentent ce qu’il y a de plus sectaire en l’homme.
Un sectarisme d’une irrationalité exacerbée, qui s’infiltre même dans les maisons du haut savoir. L’histoire ne manque pas d’exemples ou l’irrationalité a conduit des peuples vers le gouffre de la dictature, voire du génocide.
Certes, nous n’en sommes pas là, loin s’en faut! Raison de plus pour s’interroger sur la signification de ces phénomènes sociaux. Les sectes, les nouvelles religions, les groupes de croissance personnelle nous parlent. Écoutons leur message. Écoutons le message des fantômes de Jonestown…
© 1994 Le Devoir. Tous droits réservés.
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IL Y A 30 ANS : LE CARNAGE DE JONESTOWN
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L’Esprit Saint se mange cru ou les sushi du révérend Moon
L’Esprit Saint se mange cru ou les sushi du révérend Moon
L’Association de défense de la famille et de l’individu a publié sur son site Internet une traduction d’un article paru dans le quotidien américain Chicago Tribune dans lequel les auteurs révèlent les liens entre le révérend Moon et l’industrie américaine du sushi.
Nous savions que le fondateur de l’Association du Saint-Esprit pour l’Unification du Christianisme était depuis longtemps un maître de la pêche miraculeuse (depuis les années ’70 il a investi une fortune dans l’industrie de la pêche avec son groupe industriel True World Group).
Selon le Chicago Tribune profitant de la vague de popularité dont jouissent les sushi, Moon a ordonné à ses adeptes d’exploiter des usines qui pourraient fournir les restaurants spécialisés. À Chicago, « 14 des 17 restaurants de sushi les plus importants de Chicago interrogés par la Tribune sont approvisionnés par [la True World Group]. Certains d’entre-eux connaissent très bien les liens qui unissent cette compagnie et Moon. Cependant, la qualité des sushi de Moon est telle que les restaurateurs les achètent quand même. « Nous essayons de ne pas penser au côté religieux », dit un restaurateur de sushi. « Nous ne sommes pas d’accord avec leur religion mais cela n’a rien à voir avec le business.»
Dans certains de ses sermons Moon explique que sa stratégie industrielle vise à combattre la faim dans le monde et à assurer la rentabilité de son Église. Ce dernier vœu de Moon semble avoir été réalisé. La True World Food possède 22 centres d’entreposage aux USA, 230 camions réfrigérés, approvisionne 7000 restaurants de sushi aux USA, aurait rapporté 250 millions de dollars [US] en 2005 et sa filiale d’Alaska traiterait plus de 9072 tonnes de saumon et de cabillaud par an.
Rentable le sushi ! Tellement rentable que Takeshi Yashiro, un des tout premiers adeptes de l’Association du Saint-Esprit pour l’Unification du Christianisme à s’établir à Chicago en 1980 pour concrétiser le rêve de son Maître, se demande si la recherche de profit n’a pas fait oublier le deuxième but de toute cette opération industrielle soit celui de délivrer le monde de la faim. « Je me demande si nous sommes réellement là pour délivrer le monde de la faim », dit Yashiro. « Chaque jour…je prie pour cela ».
Excellente question mon Yashiro !
Il serait intéressant de savoir si l’empire du sushi de Moon a étendu ses tentacules au Canada. Devrions-nous nous faire du souci avec nos sushi ?
Excellente question !
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Polygames de tous les pays unissez-vous au Canada -2
Polygames de tous les pays unissez-vous au Canada -2
Les jeunes filles de 15 et 16 ans adeptes de la l’Église fondamentaliste de Jésus-Christ des saints des derniers jours, installée depuis 50 ans dans le petit village de Bountiful, éprouvent une jouissance extrême lorsqu’elles sont choisies pour être une des épouses d’un de leurs coreligionnaires âgés de 50 ans. Lorsqu’elles prononcent le traditionnel «Oui, je le veux », elles le font librement, sans contrainte aucune et en toute conscience. Pour toutes ces raisons le ministère de la Justice ne devrait pas tenter de poursuivre les hommes qui ont épousé ces adolescentes.
Relations sexuelles consentantes
Voilà, en substance, la conclusion à laquelle est arrivée l’avocat de la défense Richard Peck dans son rapport qu’il a soumit au Procureur Général de la Colombie-Britannique. Ce dernier, se rangeant derrière ce splendide argumentaire, ne poursuivra pas la secte polygame. Il ne fera aucune démarche judiciaire, sauf peut-être de soumettre la question de la polygamie à la Cour Suprême du Canada, même s’il croit que la loi canadienne interdisant la polygamie est valide.
Afin de justifier les conclusions de son rapport d’expertise, M. Peck a déclaré avoir été étonné de constater le nombre élevé de jeunes filles ayant déclaré à la police qu’elles considéraient être victimes non pas de la secte mais des autorités policières. Elles veulent avoir des relations sexuelles avec les hommes âgés, affirme cet éminent juriste.
À l’évidence, l’argument de la liberté de choix a prédominé dans l’esprit de cet avocat. Pour lui, les jeunes filles ont, en toute liberté et sans menaces de représailles, accepté de marier un homme deux à trois fois plus âgés qu’elles et qui, par-dessus le marché, est déjà l’époux d’une ou de plusieurs autres femmes. Peck est persuadé que devant un juge canadien, la poursuite n’aurait aucune crédibilité en affirmant que les jeunes filles sont des victimes car elles affirment le contraire et rêvent tous de se retrouver dans le lit avec leur quinquagénaire chéri et adoré.
Un témoignage troublant
Toutefois, au-delà de ces arguments quasi lubriques, la vraie, et la seule, question valide dans ce dossier au cœur duquel se retrouve des jeunes filles isolées du reste de la société, est celle-ci : Est-ce que ces jeunes vierges offertes aux adeptes masculins comme des trophées de chasse ont le droit de dire non à ce genre de mariage sans pour autant être victimes d’ostracisme ou, pire, être exclues de la seule église qui, pour elles, enseigne la vérité qui les conduira directement au Paradis ?
Ironie du sort, la veille où cet hurluberlu d’avocat rendait public ses incroyables divagations, CNN diffusait un témoignage fort troublant de Mme Kathy Jo Nicholson ancienne adepte de cette secte qui se partage entre les États-unis et le Canada. Dans cette tranche de vie d’une femme américaine se trouve sans doute la réponse à cette fameuse question à laquelle notre brillant avocat n’a manifestement pas songée.
Dans son reportage la journaliste Amanda Townsend rapporte que Mme Nicholson a eu peur en voyant à la télévision le leader de la secte polygame, Warren Jeffs. Ce dernier est poursuivi par la justice américaine pour inceste et agressions sexuelles sur des mineures.
Dans son témoignage l’ancienne adepte raconte que lorsqu’elle a atteint quatorze ans Warren Jeffs a commencé à lui indiquer qu’il espérait se marier avec elle. Cependant, constatant le comportement violent du leader envers les enfants et sa tendance à les humilier, Kathy Jo commence à douter des principes religieux de la secte qui force ainsi les jeunes filles à se marier à des polygames qui pourraient être leur père. Adoptant un comportement non conforme aux règles en vigueur dans la secte, elle fut rapidement mise au pas. Un jour, se rappelle-t-elle, Warren Jeffs lui a pris la gorge et lui a susurré à l’oreille : Est-ce que tu va être gentille ou as-tu besoin d’être punie ? Après s’être fait prendre à passer une note à un garçon dans l’école gérée par la secte, elle y fut exclue. On l’obligea à travailler dans une usine appartenant à la secte. Là se retrouvait les jeunes ayant été mis à la porte de l’école.
Menace de mort spirituelle
À dix huit ans elle épouse un jeune homme, adepte tout comme elle. Son mariage n’a pas été accepté par la communauté sectaire, ni par ses parents puisque celui-ci a été contracté en dehors de la secte et devant un juge de la paix. Elle et son mari furent excommuniés. Quelques années plus tard, elle réussi à convaincre sa famille de donner la permission à son frère de venir vivre avec elle. Plus tard, ce fût autour de sa mère de venir vivre avec elle. Sa mère n’est pas retournée auprès de son mari et de la secte.
Des témoignages comme celui de Mme Kathy Jo pullulent sur Internet et dans les autres médias. Il suffit de quelques secondes pour se faire une idée assez fidèle de la réalité sectaire de cette Église. Évidemment, un avocat ne peut se fier sur ces témoignages. Il doit rencontrer les membres du groupe incriminé et les interroger. C’est ce qu’a réalisé Me Peck. Cependant la conclusion qu’il a tiré de ses rencontres avec les victimes prouve qu’il ne comprend absolument rien à la dynamique sectaire. En suivant aveuglément les recommandations de ce dernier, l’Attorney General de la Colombie-Britannique démontre également une ignorance totale de la réalité à l’intérieure d’une secte.
Il serait trop long d’expliquer en détail la vie des adeptes d’une secte. Notons cependant, que ceux-ci, et cela est tout particulièrement vrai pour les membres qui sont nés à l’intérieur, éprouvent une très grande peur à quitter leur mouvement. Cela s’explique par les enseignements reçus des responsables de la secte. Ceux-ci convergent tous vers un même cul-de-sac : En dehors de la secte point de salut. À ceux et à celles qui osent retourner vers la société corrompue est réservé un sort abominable : l’exclusion du Paradis ! Aux oreilles des adeptes cette perspective équivaut ni plus ni moins qu’à une menace de mort éternelle. À cette menace vient s’ajouter celle de perdre à jamais le contact avec ses proches demeurés dans la secte. Qui voudrait devant de telles menaces oser défier l’ordre établi ? Voilà pourquoi les jeunes victimes de la secte polygame ont tous déclaré être parfaitement en accord avec la règle qui les oblige à marier un homme qui possède (et c’est bien de cela qu’il s’agit ici…) plusieurs femmes. Même si certaines d’entre-elles le pensent vraiment cela ne change rien à cette réalité.
Il faut défier les sectes
Lorsque vient le temps de poursuivre les responsables d’une secte cette loi du silence doit être brisée. Pour ce faire il faut d’abord gagner petit à petit la confiance des adeptes. Cela n’est pas une mince entreprise, loin de là ! Cependant, le cas des Baptistes de Windsor dans les années ’80 prouve qu’il est possible, avec un minimum de volonté politique, de convaincre des adeptes de témoigner contre leur leader. Pour permettre la poursuite du gourou de la secte, sise à Windsor près de Sherbrooke, la couronne avait donné l’immunité aux parents qui avaient battus leurs enfants sur ordre de leur chef religieux. Ce dernier fut condamné le 15 mars 1990 à trente jours d’emprisonnement…
Certes il ne s’agit pas ici de proposer la même solution, (quoique en y réfléchissant bien elle pourrait permettre de se concentrer sur les véritables responsables de la secte polygame…) mais plutôt de plaider pour une solution imaginative qui pourrait tenir compte des besoins élémentaires des enfants. D’ailleurs, ces derniers ne semblent pas peser bien lourd dans la balance judiciaire.
Faire fis d’une telle recherche de solution et préférer remettre le dossier entre les mains des juges de la Cour Suprême ne fait que retarder le problème. En effet, même si le plus haut tribunal du pays en venait à la décision que la polygamie est belle et bien une pratique illégale il faudrait quand même intervenir au sein de l’Église Fondamentaliste de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Le problème se posera avec encore plus d’acuité si les sages de la Cour Suprême en viennent à considérer inconstitutionnelle la loi qui interdit la polygamie au Canada.
Voilà pourquoi il faut que les autorités canadiennes aient le courage de défier les sectes qui mettent en péril la dignité et l’intégrité de citoyens, en particulier lorsque ceux-ci sont des enfants. À ce chapitre il serait bon que le Procureur Général de la Colombie-Britannique médite cette citation du procureur Paul Crépeau au sujet de l’affaire opposant la Couronne à l’Église Baptiste de Windsor : « L’État ne se mêlera jamais des convictions religieuses des gens, mais il ne laissera jamais des enfants subir des sévices au nom de qui que ce soit.. »
Commentaires : yves_casgrain@hotmail.com
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Il faut sauver le gourou Shoko Asahara
Il faut sauver le gourou Shoko Asahara
Shoko Asahara, gourou de la secte japonaise Aum Vérité Suprême, a été condamné à la pendaison en février 2004 pour un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo qui a fait 12 morts et 5500 blessés en 1995 ainsi que pour 15 autres homicides. Depuis, son avocat tente en vain de convaincre les autorités que son client est atteint d’une maladie mentale et que, par conséquent, il n’est plus en mesure d’être jugé.
Que cette folie soit feinte ou non, le gourou Shoko Asahara doit être sauvé de la peine de mort car j’estime que cette dernière est un traitement cruel et inhumain. Malgré l’horrible crime dont il s’est rendu coupable, Asahara demeure un être humain. Comme tout les autres il a droit à la vie. Certes il représente un danger pour la société japonaise. Toutefois cela ne doit pas légitimer sa mort. À mes yeux, celle-ci constituerait également un crime.
Catholique, j’estime que la vie est sacrée. Même celle d’un criminel. Ce dernier demeure une personne à part entière avec ses aspects sombres et ses aspects lumineux. Ces derniers, même s’ils sont très peu visibles à première vue, font de lui un être comme vous et moi.
En prison ou dans une institution psychiatrique, Shoko Asahara doit vivre !
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«Mon fils n’est pas un extraterrestre» !
«Mon fils n’est pas un extraterrestre» !
Le reporter rapporte également les propos d’un ami, journaliste dans une radio locale en France, qui affirme que Claude Vorilhon lui a dit à la fin d’une entrevue : «Mais tu sais très bien que ce n’est pas vrai !». Autre révélation fracassante, celle de Christine, ex-femme de Raël. Elle déclare qu’au «début, [Claude Vorilhon] ne croyait pas ce qu’il disait. Mais il s’est pris à son propre jeu. Après sa dépression nerveuse, dans les années 80, il a choisi d’habiter entièrement son personnage. C’était une question de survie mentale pour lui. Finalement la reconnaissance sociale liée au nom de Raël a eu raison de l’anonyme Claude Vorilhon.» Sa tante Thérèse est également citée dans ce reportage pour le moins décapant. Elle déclare avec humour qu’elle se permet de traiter de «cornichon» sa sainteté Raël lorsque ce dernier va trop loin à son goût. «Quand il raconte, par exemple, que sa mère se serait fait faire un enfant par un extraterrestre…Je connais ma sœur, les petits hommes verts, ce n’est pas trop son genre…».
Claude Vorilhon serait-il un menteur ? Ses adeptes ont-ils été trompés par un faux prophète à la langue bien pendue ? Raël est-il un personnage inventé par Claude Vorilhon ? A-t-il réussi à tromper les chercheurs de la Vérité ? Si oui, Claude Vorilhon doit immédiatement cesser sa mascarade et prouver d’une manière scientifique qu’il est bien le demi-frère de Jésus et qu’il a fait un voyage dans une soucoupe volante vers la planète des petits hommes verts…
Yves Casgrain
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Polygames de tous les pays unissez-vous…au Canada !
Polygames de tous les pays unissez-vous…au Canada !
Des écoles subventionnées
Non seulement les autorités ont attendu une éternité avant de réagir devant une secte illégale mais elles n’ont guère été préoccupées par la présence d’enfants qui subissaient en silence, et subissent encore, cette pratique d’un autre âge. En effet, selon les multiples témoignages qui fusent de partout, des adolescentes de quatorze ans sont forcées de marier des hommes deux fois, voir trois fois plus âgés qu’elles. Certes la loi canadienne autorise les adultes à avoir des relations sexuelles avec des mineures de cet âge mais ceux-ci ne doivent pas exercer une forme d’autorité. Or, plusieurs hommes de la secte occupent des postes importants dans la hiérarchie. Pire encore, certains d’entre-eux sont professeurs dans les écoles de la secte. Cela ne semble pas avoir pesé bien lourd dans la conscience des autorités…
En parlant de ces écoles, ces dernières sont subventionnées par le gouvernement de la Colombie-Britannique !!! C’est un véritable scandale !
Une Commission royale d’enquête
D’autant plus que depuis quelques temps des allégations de mauvais traitements envers les enfants se font jour. Si ces dernières s’avèrent justifiées, nous nous retrouverons devant un gouvernement qui a cautionné, en fermant les yeux, des actes criminels de peur que la loi sur la polygamie soit jugée inconstitutionnelle par la cour. Advenant que les responsables de la secte soient reconnus coupables, il serait plus que juste que les victimes poursuivent le gouvernement de cette province pour manquement grave à son devoir.
Devant toute cette histoire, qui illustre parfaitement l’état actuel du dossier sectaire au Canada, on ne peut que souhaiter que le gouvernement fédéral ne mandate une Commission royale d’enquête sur le phénomène des sectes au Canada. Non point pour interdire l’existence des mouvements religieux marginaux, mais pour cerner les pouvoirs des autorités lorsque les droits fondamentaux des adeptes, surtout des enfants, sont violés au nom des lois spirituelles édictées par la secte. Cette Commission royale d’enquête serait également une bonne occasion de saisir toute l’importance de la souffrance engendrée par ce genre de mouvements pour qui le message a plus de prix que les membres qui y adhèrent de bonne foi.
Yves Casgrain
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